«Le tabagisme est à l’origine de quelques 20 000 cas de cancer des bronches par an. Pour prévenir le cancer, il faudrait tout d’abord passer par une lutte contre la consommation du tabac ». C’est ce qu’a affirmé le président du comité de prévention et de lutte contre la consommation de tabac, professeur Noureddine Zidouni, lors de son passage à l’émission ‘’L’invité de rédaction’’ de la radio nationale. S’exprimant hier matin sur les ondes de la chaîne III, M. Zidouni estime qu’ « il ne sert à rien d’adopter un plan anti-cancer si on n’engage pas, en même temps, des actions fortes pour lutter contre le tabac ». Le tabagisme, qui est l’un des facteurs favorisant le développement de la maladie, est responsable de 20 000 cas/an de cancer des bronches, nécessitant, à lui seul, de fortes dépenses en médicaments particulièrement onéreux. L’invité de la rédaction fera savoir que la société a un rôle majeur à jouer pour amener les fumeurs à modifier leur comportement. De la phase d’information et de sensibilisation des fumeurs, il estime qu’il faudra passer aux mesures d’astreinte. Le praticien a rappelé ensuite qu’aux termes des lois adoptées par le Parlement pour lutter contre le fléau, des mesures coercitives sont désormais susceptibles d’être prises contre les personnes fumant dans les espaces publics. Les récalcitrants pourront, signale-t-il, être amenés à s’acquitter d’une somme de 2 000 à 5 000 dinars en guise d’amende alors que les propriétaires des lieux où l’infraction a été observée sont susceptibles, eux, d’être frappés d’une contravention dont la somme pourrait se situer entre 15 et 20 000 dinars, voire assister à la fermeture de leur commerce en cas de récidive. Le Professeur Zidouni rappelle que des statistiques font ressortir qu’environ 15% des écoliers âgés de 10 à 13 ans sont accros au tabac et que 21% des universitaires sont des adeptes de sa consommation. Il y a lieu de rappeler que le plan national de lutte contre le cancer 2015-2019 préconise la prise en charge complète du malade par le dépistage précoce, le diagnostic et le suivi médical du cancer. Ce plan national sera suivi par le comité de pilotage, qui sera chargé de superviser la mise en œuvre de ce plan. Doté d’une enveloppe budgétaire de l’ordre de 180 milliards de dinars, le plan national de lutte contre le cancer vise à pallier les obstacles et autres lacunes dans la prise en charge et le traitement efficient des malades.
L.O.Challal