La triche, phénomène à la peau dure

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L’examen du baccalauréat est, comme chaque année, au centre de beaucoup de controverses et parfois de polémiques interminables. Ce fait n’est pas nouveau mais il remonte à très loin, aux années 90 plus exactement.

Une décennie marquée notamment par une fuite de sujets, laquelle avait entaché les épreuves du Bac. Depuis cette date-là le moindre fait même anodin vire à la polémique et prend une toute autre tournure. Il faut dire que le foisonnement des supports médiatiques et l’avènement des TIC ont largement participé au phénomène. Parfois, les rumeurs les plus folles colportées ici et là sont relayées et exagérément amplifiées. Ce qui a laissé s’installer un climat de doute et de suspicion autour de cet examen. Certes, il arrive que des anomalies soient relevées ici et là mais d’une manière générale, les épreuves se déroulent dans des conditions acceptables. Les choses, et il faut le reconnaître, se sont beaucoup améliorées sur pratiquement tous les plans notamment organisationnel. En effet, des mesures draconiennes ont été prises pour parer à tout incident à même d’entacher les épreuves du Bac. D’ailleurs, un membre de la famille éducative ira jusqu’à qualifier de cortèges dignes d’escortes présidentielles ceux entourant l’acheminement des sujets de Bac. Voilà une avancée à mettre à l’actif de l’Éducation nationale. En dépit des efforts fournis ces dernières années en vue d’assainir le secteur, celui-ci est périodiquement confronté à des problématiques des plus cocasses. La dernière en date a pour nom : « seuil des cours », communément appelé «attaba». En effet, depuis 2010, ce sujet suscite beaucoup de passion parmi partisans et non partisans de cette méthode. Après moult débat, la ministre de l’Éducation, Nouria Benghebrit, a décidé définitivement d’y mettre un terme, du moins cette année. La décision n’était pas facile à prendre d’autant que des milliers de lycéens la réclament à chaque session. Là aussi, la tutelle a marqué des points en remettant un peu d’ordre dans un secteur constamment mis sous pression, aussi bien par le personnel enseignant que par les apprenants. Cette décision est salutaire car elle rompt définitivement avec des réflexes rétrogrades qui ne font que tirer l’école vers le bas. Cependant, l’école n’arrive malheureusement pas à se débarrasser d’un phénomène nuisible et dévastateur, celui de la triche en l’occurrence. Il y a encore quelques années, le phénomène était presque marginal. Il était même tabou. Mais il a, de plus en plus, tendance à se généraliser au fil des ans. Et en dépit des mises en gardes des responsables de tutelle à l’adresse des candidats et des encadreurs quant aux conséquences de tels comportements, le copiage fait rage sans que cela ne fasse réagir les parents d’élèves. Ces derniers assistent impuissant, parfois sans brancher, à une pratique malsaine contraire aux valeurs et percepts dont censés s’armer les jeunes, à savoir l’effort, le mérite et la persévérance. Au-delà de ce phénomène, c’est sa généralisation, la multiplication de ces procédés et surtout son utilisation comme fonds de commerce qui pose vraiment problème. Après les téléphones et autres bluetooth, désormais interdit en salle d’examen, cette année ce sont les cybers qui s’y sont mis. En effet, des gérants de cyber-café peu scrupuleux vont jusqu’à proposer leurs services aux candidats des différents examens (BEM et BAC). Certains exhibent, toute honte bue, sur les devantures de leurs cybers-café des pancartes indiquant la disponibilité de « Hrouzs » (littéralement talisman, dégression du mot religieux pour désigner un texte en miniature qui sert pour le copiage). Ceci se passe au vu et au su de tous. Que des candidats trichent, même si c’est condamnable, cela a toujours existé mais que ça se « démocratise », cela est vraiment aberrant et inacceptable. Le comble dans tout ça c’est lorsque des adultes incitent des adolescents à la triche. En tout cas, ce genre de pratique est à dénoncer et à bannir de la société. Quant aux candidats qui seraient tentés de tricher à l’occasion des épreuves du Bac, la loi est catégorique et intraitable la dessus. Alors gare aux tricheurs

 D. M.

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