Les salles des fêtes affichent complet

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Bien qu’en petit nombre, les salles des fêtes commencent à faire leur apparition et s’ancrer dans les habitudes de nos régions. L’organisation des fêtes de fiançailles ou de mariage, en dehors du domicile familial, n’est plus l’apanage des habitants des grandes villes. Ces dernières années, même les résidents des zones montagneuses que l’on dit «reculées» se mettent de la partie en ayant recours, de plus en plus souvent, aux salles des fêtes. À Aïn El Hammam, l’offre devient inférieure à la demande, en période estivale. De juin à octobre, les salles affichent complet durant toute la semaine. Pour réserver une date, il faut s’inscrire une année à l’avance, hormis pour le mois de carême durant lequel peu de gens sont tentés d’organiser des fêtes de mariage. Les retardataires doivent aller dans d’autres villes, ou se résoudre à organiser leur fête au village, comme au bon vieux temps. En effet, bien que ceux qui optent pour des salles des fêtes, faute d’espace ou autres, soient de plus en plus nombreux, la plupart des habitants des villages préfèrent encore égayer la maison des aïeux. Une façon de leur rendre hommage. «Pour les morts comme pour les vivants, le tambour doit faire vibrer les murs de la maison. Le mouvement des amis et des parents qui viendront se réjouir avec nous doit se perpétuer», nous dit un vieil homme qui «ne changerait les habitudes des anciens pour rien au monde». Comme lui, d’autres pensent qu’«aux abords de la maison, on doit sentir l’odeur des gâteaux, l’arôme du couscous à la viande de veau et s’imprégner de toute l’ambiance qui sied à une fête. Il était difficilement imaginable, il y a quelques années, qu’une fête se déroule loin du toit familial. Même les moins nantis en matière d’espace arrivaient, avec la générosité des voisins et des proches, à marier leurs enfants dans de bonnes conditions. Les villageois proposaient d’héberger les invités qui viennent de loin. Des gestes de solidarité qui continuent à se perpétuer, avec moins de ferveur tout de même. Le DJ a déjà remplacé le «ourar elkhalath» et leur «amendayer». Les youyous, moins retentissants que jadis, demeurent tout de même, bien que souvent noyés par les décibels émis par des amplificateurs de plus en plus forts. Cette autre tradition, n’est-elle pas en train de disparaître ?

A.O.T.

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