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Une décharge publique pestilentielle

La colère a atteint son paroxysme chez les protecteurs de l’environnement. Les voyageurs empruntant la RN74 et les propriétaire des champs d’oliviers bordant cette route. A commencer par cette implantation, depuis belle lurette, d’une décharge publique sur un endroit paradisiaque surplombant la partie centrale de la vallée de la Soummam et de surcroît sur l’accotement de la grand-route, à environ 1 000 m d’altitude et à l’entrée même du chef-lieu communal de Béni Maouche. Le président de l’APC n’y va pas par quatre chemins pour manifester toute son amertume en déclarant qu’il la délocalisera le plus tôt possible. “Certes, c’est l’absence d’un terrain communal adéquat qui a fait que cette décharge publique a été implantée aux abords de la grand-route. Aujourd’hui, celle-ci, par la force des choses, est devenue un vrai casse-tête chinois pour la municipalité, et ce de par la mauvaise image qu’elle donne de notre commune et les désagréments qu’elle cause aux voyagistes”, explique ce responsable. Et il promet qu’“il fera tout pour la délocaliser dans les plus brefs délais”. Il y a une année de cela, la municipalité a trouvé, semble-t-il, un terrain de substitution pour sa délocalisation. Celui-ci est situé un peu plus bas, loin des habitations et sur un terrain accidenté. Seulement l’endroit est desservi par une piste agricole qui nécessite un aménagement pour permettre l’accès aux camions de la voirie, avions-nous appris à l’époque auprès de l’administrateur communal.Devant ce désastre écologique même la subdivision des forêts de la daïra de Seddouk s’en était mêlée, pour sa part, en projetant un vaste programme de boisement de l’endroit qui occupe environ 100 ha et qui éliminerait de fait cette décharge qu’elle juge néfaste pour l’environnement de la région, estime le directeur de cette structure forestière. “Nous avons tracé tout un programme de boisement de l’endroit et des environs pour éliminer cette décharge et éviter sa délocalisation dans les parages, ou du moins dans la partie touchée par les plantations”, a expliqué ce responsable. L’endroit est appelé ainsi à être réhabilité dans sa vocation originale, celle d’un havre de paix et de tranquillité permettant des détentes et des ressourcements, sous des arbres ombrageux, avec des vues splendides sur le reste de la région, des contrées de Béni Méllikèche et celles de Béni Ourtilane. Pourtant, si l’on s’en tient à cela, c’est toute la RN74, depuis ses racines de takriets, agressée quotidiennement par des déchets malsains jetés sur les accotements et les espaces, assez larges, tout autour, qui sera concernée. A cet effet, de l’emballage perdu et les canettes de bière lancées par les vitres de véhicules et par des passants s’amoncellent dans les fossés et sur les accotements et parfois même des tessons de verre quand les bouteilles sont cassées, offrant ainsi un décor laid aux automobilistes et voyagistes fort nombreux à fréquenter cette route. L’incivilité des citoyens ne s’arrête pas là puisque même les espaces bordant cette route ne sont pas en reste : ils croulent sous le poids des détritus de tout genre, notamment les ordures ménagères qui s’entassent, offrant aux passants des scènes ahurissantes et intenables entre chiens et chats errants ou même chants et chats se disputant le festin, et des corbeaux tournoyant aux quatre vents dans la journée. La nuit, ces lieux sont cédés aux chacals qui prennent la relève.

L. Beddar

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