Le cri de détresse des éleveurs bovins

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C’est un cri de détresse qu’a lancé, hier, l’association des éleveurs bovins laitiers et producteurs du lait cru de la wilaya de Béjaïa, réunis à la cinémathèque de Sidi Aïch, à l’adresse des pouvoirs publics pour sauver leur filière « d’un naufrage certain ».

«Notre situation n’est pas réjouissante. Des éleveurs ont commencé à vendre leur cheptel », s’est alarmé Ayad Zahir, président de cette association, en présence des 150 agriculteurs ayant participé à cette rencontre. La cherté des aliments de bétail et le fourrage, les dégâts occasionnés par la brucellose et la fièvre aphteuse sont autant de problèmes qui minent cette filière et freinent le développement de l’élevage bovin et de la production laitière dans la wilaya. Le plus gros frein à l’essor réel de cette filière reste les prix exorbitants de l’aliment de bétail. « La botte d’avoine se négocie à 1 200 DA, celle de la paille à 650 DA, alors que la semence d’avoine avoisine les 10 000 DA le quintal. Comment voulez-vous que nous nous ne plaignions pas de notre situation », tempête un éleveur bovin de la wilaya. Pour donner un souffle nouveau à cette filière et garantir sa pérennité les membres de cette association réclament, entre autre, l’indexation du prix de revient du litre du lait cru aux coûts de l’aliment du cheptel, pour ne pas, disent-ils, « travailler à perte ». En outre, ces éleveurs bovins laitiers exigent différentes primes d’accompagnement de cette filière et l’application de toutes les circulaires relatives au programme de réhabilitation des infrastructures agricoles inutilisées ou sous-exploitées. Pour rappel, les éleveurs bovins de la wilaya de Tizi Ouzou ont entamé depuis le 1er du mois en cours, une grève illimitée pour les mêmes motifs, après avoir tiré la sonnette d’alarme des mois auparavant, mais en vain. Ils avaient procédé à la distribution gratuite du lait de vache en guise de protestation contre le « laxisme » des pouvoirs publics.

Boualem Slimani

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