Ni eau, ni transport, ni gaz…

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Rodha est un village habité par d’anciens nomades sédentarisés ily a des décennies.

Le village de Rodha, situé à l’extrême Est du chef-lieu de la commune d’Ath Mansour, ne cesse de faire parler de lui tant la vie des habitants là-bas ressemble à un purgatoire ! Ce patelin oublié est tout bonnement invivable pour bon nombre de villageois, qui souffrent le martyre chaque jour. Les carences touchent tous les domaines et pas un secteur n’y échappe. Après l’eau qui y manque cruellement, il y a le gaz de ville qui n’est, au jour d’aujourd’hui, pas encore arrivé à cette localité bien que le chef-lieu, alimenté en cette énergie, est à une dizaine de kms de ce village. Un raccordement ne serait pas difficile. »Nous n’avons aucune commodité au village. Il n’y a ni eau, ni gaz de ville, ni transport, ni rien du tout ! », s’emporte un père de famille habitant ce village. Les habitants de cette localité continuent d’utiliser, durant l’hiver, les bonbonnes du gaz butane et le bois comme au bon vieux temps, pour se réchauffer, et ce, à cause du non-raccordement au réseau du gaz de ville. Rodha est un village habité par des nomades sédentarisés il y a des décennies. On dirait qu’ils supportent toute cette vie de misère, et leur stoïcisme en est la preuve. Mais jusqu’à quand? Le plus curieux, ils ne se rebiffent pas pour autant…Néanmoins, l’absence de transport de voyageurs de et vers ce patelin a quelque chose de bizar re, à en juger par ce même père de famille qui assurera: » C’est vrai que les transporteurs de voyageurs ne desservent pas notre village. Ils font la navette entre le village d’Ath Vouali et M’Chedallah sans passer par notre localité où réside environ 2 000 habitants. Toutefois, là où le bât blesse, c’est qu’il y a parmi ces transporteurs 5 personnes qui sont, au fait, des habitants…de notre village! Ils démarrent de Rodha le matin pour n’y revenir que le soir, à la fin de leur course! Ils arguent qu’il n’y a pas assez d’usagers à transporter vers Rodha, alors que c’est complètement faux ! », tranche furieusement notre interlocuteur. Comme dit un adage en Kabyle: « Tixsi d-idamen-is itt-yenɣan ! » (La brebis, ce sont ses proches qui l’on tuée!).

Y. Samir

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