Le village de Chokrane, relevant de la commune de Chorfa, à un soixantaine de kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, fait face à d’innombrables carences. Ces dernières vont du manque d’espaces de loisirs et autre structures sportives pour les jeunes à celui des structures sanitaires, aménagement urbain et éclairage public. Bref, rien de bien extraordinaire ni luxueux. Cet état de fait, génère chez la population locale, notamment la masse juvénile, une certaine exaspération, pour ne pas dire un sentiment d’abandon. En effet, beaucoup de jeunes ne trouvent pas d’endroits où se divertir et échapper à l’oisiveté qui les guette. Il est vrai qu’aucune activité culturelle ni sportive n’est proposée à la jeunesse de ce bourg. Une jeunesse livrée à elle-même, confrontée à la mal vie, au chômage et surtout à la tentation des vices en tous genres. Par ailleurs et lors de notre passage sur les lieux, il nous a été donné de constater l’isolation totale dans laquelle vivent les habitants. Le manque de commodités rend leur quotidien des plus pénibles. Rencontré au carrefour du village, Samir, un commerçant, nous dira : «les journées passent et se ressemblent pour nous les jeunes, aucun lieu de détente, ni une salle de sport n’est à notre portée. Nous somme obligés de parcourir de longues distances pour se défouler», a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : «En ce qui me concerne, je me déplace jusqu’à Tazmalt pour m’entraîner, car ici, à Chokrane, c’est le néant !». Livrés à eux-mêmes, les jeunes n’ont qu’un rêve qui taraude leurs esprits, celui de partir loin à tout prix. «Par avion ou n’importe quel moyen de transport, pourvu qu’on soit sous d’autres cieux, plus cléments», rétorque Karim, jeune étudiant. De multiples carences sont également à signaler, comme l’éclairage public défaillant. En effet, une partie des quartiers a bénéficié d’un projet d’éclairage public et l’autre moitié attend toujours de l’être. C’est ce que nous a déclaré El hadj Boussad, habitant du village. «Pour aller prier, je prends avec moi une torche car une bonne partie du chemin menant vers la seule mosquée du village n’est pas éclairée, cela ajouté à ma visibilité réduite à cause de mon âge avancé», dira-t-il encore. Face à ce manque d’infrastructures sportives et de loisirs et autres commodités, les jeunes de Chokrane, livrés à leur triste sort, n’ont malheureusement d’autres choix que de se rabattre sur les cafés pour d’interminables parties de dominos ou encore de se regrouper au carrefour communément appelé «quatre-chemins». Au final, les habitants espèrent que les autorités locales se penchent sur leur cas, afin de sortir de leur isolement.
A.K.