L’hôpital de Aïn Bessem est menacé de paralysie complète et de démission collective. Cette menace pourrait devenir effective dans les prochains jours si la principale revendication du personnel de cet établissement, à savoir le départ de son directeur, n’est pas prise en compte. La quarantaine de médecins, d’anesthésistes et d’infirmiers rassemblés hier devant le siège de la wilaya, attendaient de voir le premier responsable pour porter à sa connaissance cette revendication. Le climat s’est brusquement détérioré depuis l’enquête ouverte par la commission ministérielle dépêchée sur les lieux, après le sit-in observé par les manifestants devant le ministère de la Santé. Les choses ont atteint un point de non-retour, ainsi que nous l’expliquaient Mahfoud, un laborantin, et Abderzak, un infirmier. En effet, depuis la suspension des deux anesthésistes, Mustapha et Zineb, et le blocage du salaire du chauffeur Abdelkader, le ton semble être monté d’un cran. Les protestataires pensent recourir à la démission collective dans les jours qui viennent si aucune décision n’est prise pour trouver une solution à la situation qui prévaut au niveau de cet hôpital. Nos deux interlocuteurs nous ont fait rapidement un résumé de la genèse du conflit qui a conduit les travailleurs de cet établissement de santé publique à recourir à différents sit-in devant la wilaya. Le responsable est accusé de dépassements, de pression et d’intimidation exercés sur le personnel. Ils ajoutaient cet autre récit qui concerne le chef de service de l’hémodialyse que le directeur avait accusé d’avoir poussé les malades à rencontrer le wali en visite dans la daïra pour la pose de la première pierre et à se plaindre à lui du manque de médicaments au niveau de ce service. On se souvient (nous l’avions rapporté dans notre édition de jeudi dernier) que les malades hémodialysés s’étaient plaints à ce responsable de la rupture de stock de certains médicaments au niveau de cet hôpital. Toujours aux dires de nos interlocuteurs, la situation régnant en matière de médicaments avait conduit le chef de service des hémodialyses à envoyer deux rapports au directeur pour l’en tenir informé. Or, celui-ci n’aurait pas tenu compte de cette information, laissant pourrir la situation d’après eux. «Nous allons poursuivre notre mouvement de protestation. Mais nous envisageons de paralyser, prochainement, tout l’établissement par une démission collective si notre seule revendication n’est pas satisfaite», concluait Zineb, une jeune anesthésiste. Le personnel de cet hôpital se compose de 120 personnes, dont des spécialistes, des anesthésistes, des infirmiers et des chauffeurs. Le sit-in a commencé vers 10 heures et se poursuivait toujours à midi. Les manifestants attendaient un signe du wali, lequel, à cette heure, était en session ordinaire de l’APW.
Aziz Bey