Les spéculateurs ont le vent en poupe

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C’est cette nuit, « celle du doute », qu’on annoncera l’avènement du mois sacré pour demain ou après-demain.

Le Ramadhan s’installera, avec tous les atavismes, tous ses bons côtés : convivialité spiritualité charité envers les nécessiteux… ainsi que les travers qu’il charrie chaque année, tels que l’envol de la mercuriale à des altitudes vertigineuses et le travail au ralenti, puisqu’à n’importe quelle administration à laquelle s’adresse le citoyen, il lui est rétorqué «revenez après l’Aïd». C’est à croire que ce mois est celui où le labeur prend congé et l’arnaque, débridée, entre en fonction. La charité tonitruante, les couffins que l’on distribue sans égards pour la dignité des bénéficiaires. C’est aussi le mois des colères exacerbées, pour un oui ou pour un non ce sont les insultes, les coups de poings, les menaces. C’est les nerfs en boules que l’on circule en camion, en voiture ou en moto et même à pied. Les accidents non-plus ne manquent pas. Mais c’est surtout le mois où l’on a les yeux plus gros que le ventre, où l’on s’empiffre de sucreries, zlabia, makrout, baqlawa et de toute une kyrielle de mets aussi gras qu’indigestes. Ce qui occasionne souvent des intoxications alimentaires. Mais le pire dans ces orgies quotidiennes, c’est le manque d’hygiène manifeste dans les marchés et les commerces, tous produits de bouche confondus. Il va sans dire que c’est le mois de tous les excès, bien qu’il est censé être consacré à la piété à la ferveur et, surtout, à Dieu.

La mercuriale a atteint les cimes de l’insondable

Déjà à quelques semaines du mois de Ramadhan, les prix des fruits, légumes et viandes blanches et rouges commençaient à grimper. Les spéculateurs ont le vent en poupe, l’état de dépendance du citoyen au «ftour» et à la «meida» garnie les encourage. De plus, quels que soient les moyens de ce dernier, il fait contre mauvaise fortune bon cœur, souvent recourant au clou pour assurer un bon Ramadhan à lui et aux siens. La viande de moutons caracole à près de 900 DA le kilo, le poulet n’est pas loin des 400 DA, et celle du veau pavoise, selon les parties voulues, entre 1000 et 2000 DA. La courgette se propose à 200 DA, quant à la pomme de terre elle se négocie entre 40 et 50 DA. Le haricot vert est pour le moment proposé à 240-250 DA. C’est dire que la poche du client sera pleinement sollicitée et cela ne va pas s’arrêter en si bon chemin spéculatif.

L’assistance aux démunis, il y a loin de la coupe aux lèvres

Les restaurants Er rahma pullulent à Tizi-Ouzou. Il y a ceux ouverts par des particuliers, ceux par des associations caritatives et ceux du Croissant rouge algérien. Ils font un boulot digne de respect, tant ils rendent service aussi bien aux démunis qu’aux gens de passage. Ils offrent des repas à la qualité indéniable. Et à voir le dévouement des bénévoles qui y activent, on ne peut qu’être admiratifs devant tant d’altruisme et de générosité mis au service de leur prochain. De plus, le couffin du Ramadhan, qui va être cette année servi en espèce aux nécessiteux, selon le ministère de la Solidarité pourra avoir un impact un tant soit peu positif sur ces populations dans le besoin et leur laisser le choix quant à l’usage qu’ils vont en faire.

Sadek A.H

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