L’arbre, un être à sauvegarder

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Le meilleur héritage qu’on pourrait léguer aux futures générations c’est sans doute un patrimoine forestier conséquent et en refaisant de celui-ci, ce qu’il était jadis. C’est-à-dire un pays à la végétation diversifiée et luxuriante où vivaient toutes sortes d’animaux et d’oiseaux etc… La forêt où une bonne couverture végétale permet de lutter efficacement contre l’érosion des terres. Elle est aussi un réservoir d’oxygène. Ses bienfaits sont innombrables sur tous les plans : écologique, économique etc. Ainsi, l’exploitation du bois, du liège et de l’alfa pour les régions pastorales destinés à l’industrie cellulosique assure des milliers d’emplois pour les habitants des régions rurales. Dans son roman Tartarin de Tarascon publié en 1872, l’écrivain français Alphonse Daudet (1840-1897) raconte les péripéties d’un « Chasseur de lion » dans les forêts d’Algérie. Et comme on dit : « Le malheur des uns fait le bonheur des autres ». La disparition du roi des animaux de nos forêts et broussailles a fait au moins un heureux, le sanglier (ilef) qui prolifère en toute liberté jusqu’à nos portes. Cependant, si la déforestation notamment dans le Nord du pays continue à la même cadence, même ce sanglier risque de connaître, un jour, le même sort que son vieil ennemi à crinière.Dans le souci d’obtenir un bon équilibre écologique, la communauté scientifique internationale recommande un taux de boisement de 20% au minimum de la superficie du pays. Car, en Algérie, les forêts couvrent une superficie d’environ de 4150 5000 ha dont 1 850 500 sont des maquis ou des espaces où poussent et prolifèrent différents types d’herbes. Dans les zones steppiques par exemple, 2 500 000 ha sont couverts par l’alfa. Nos forêts sont concentrées dans la partie nord du pays où le taux de boisement n’est malheureusement que de 10%. Selon les statistiques des services de l’environnement et des forêts, l’ensemble du pays, y compris les régions désertiques du Sahara, le taux de boisement est descendu à 1,7%, ce qui est très en deçà des normes internationales. La forêt algérienne est de type méditerranéen. Le pin d’Alep domine dans les régions des Hauts-Plateaux, du massif des Aurès avec 882 000 hectares. Dans les régions du Tell oriental, les forêts sont constituées essentiellement par des suberaies de chênes-lièges (230 000 ha). Les pinèdes des pins maritimes couvrent 40 000 hectares de la frange littorale est 450 000 ha de chênes zen et orafes, 17 000 ha de cédraises et 50 000 ha de peuplements d’eucalyptus et autres variétés d’arbres, qu’on trouve en Kabylie spécifiquement tels que l’ormeau, le frénier etc… complètent le patrimoine forestier algérien. Quant au patrimoine floristique, il est riche de 35, toutes espèces confondues dont 600 sont considérées comme rares ou malheureusement en voie d’extinction. Celui de la Kabylie étagé (patrimoine) est certainement un peu plus varié qu’ailleurs. Ajoutons à cela plus de 70 espèces d’oiseaux et 30 espèces de mammifères etc… risquent de disparaître de nos forêts si des mesures appropriées ne sont pas prises en urgence. Mais que peut-on tout simplement dire ? Au début de ce troisième millénaire, nous nous trouvons au cœur d’un conflit entre l’homme et la nature plus dangereux encore car inégal. L’homme est un prédateur sans frein devenu une menace pour l’équilibre naturel par son égoïsme, son matérialisme sans limite.

Saïd Seddik Khodja

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