Le projet des 100 locaux par commune inclus dans le programme du président de la République durant son premier mandat, a été réalisé et réceptionné depuis presque une dizaine d’années.
Mais force est de constater que ces locaux sont dans un état de délabrement fort avancé dû à leur abandon pour diverses raisons. Ainsi, dans la commune de M’Chedallah, 55 de ces locaux ont été réceptionnés et attribués à Raffour mais demeurent non occupés, exception faite de 03 locaux qui sont exploités. Le reste est livré au vandalisme et autres agressions climatiques qui les ont sensiblement dégradés. Dans la même commune, 54 autres locaux ne sont même pas achevés, les travaux sont réalisés à hauteur de 70%. Ces 54 locaux sis dans la ville même de M’Chedallah, en face du bureau de poste, sont toujours en cours de réalisation. À Saharidj, ce sont 62 locaux qui sont attribués aux jeunes chômeurs de cette municipalité. Ils ont été réalisés et distribués en partie depuis 08 ans sans qu’ils ne soient occupés par leurs bénéficiaires. Cet abandon est dû au manque des moyens d’accompagnement, tels que l’AEP et l’électricité. Ces locaux affichent un état de dégradation avancée qui ne semble préoccuper aucune autorité et ce, malgré les maintes requêtes émises par les bénéficiaires. À ce jour, rien n’a été fait pour pallier à ces carences qui empêchent leur exploitation au moment où dans cette commune, le chômage fait des ravages parmi la classe juvénile désœuvrée et rongée par l’oisiveté et la mal vie. La commune d’Aghbalou a bénéficié elle aussi de 50 locaux qu’elle a réalisés à Vou Akhlane, à proximité du lycée. Bien qu’ils sont à moitié attribués, ils ne sont pas exploités à ce jour, et se dégradent à vue d’œil, et ce, en raison des agressions d’un climat extrêmement rude dans ces contrées de haute montagne. Une région qui enregistre le même taux de chômage et la même précarité sociale que sa voisine, Saharidj. Dans la commune d’Ahnif, les 20 locaux du même type dont a bénéficié cette municipalité ont été réalisés et livrés depuis plus de 05 ans, dans un coin perdu, isolé au lieu-dit Douba, en bordure de la RN5. Leur emplacement est à l’origine du peu d’empressement des bénéficiaires à en prendre possession et les occuper d’autant plus qu’ils n’ont pas été raccordés à l’électricité et l’AEP. Une inondation par des eaux usées en 2013 du rez-de-chaussée et le vide sanitaire de ces locaux, due à un refoulement provoqué par une avarie sur le réseau d’assainissement, a fortement dégradé la bâtisse. Celle-ci affiche un délabrement fort apparent à la base de laquelle a été enregistré un mouvement de sol après l’effondrement de l’ouvrage de consolidation par le système de gabionnage du côté du lit de l’oued d’Assif N’ Sahal. Parmi les quelques communes où ces locaux du Président ont échappé à la déperdition figure celle de Chorfa, où les 55 locaux dont elle a bénéficié ont été attribués et à moitié exploités. Ici aussi, l’emplacement des locaux (situés au centre-ville du chef-lieu de commune) en a dissuadé plus d’un. Ceux qui ne sont pas occupés affichent des dégradations. Enfin, dans la commune d’Ath Mansour, les 20 locaux dont a bénéficié la municipalité ont été achevés et attribués en totalité. À l’heure actuelle, les locaux sont en voie d’aménagement par les bénéficiaires. Vu l’intérêt qu’ils portent aux aménagements, il est fort à parier qu’ils seront exploités dans un proche avenir. Le cas de ces locaux réalisés à coup de milliards pour être abandonnés ensuite et livrés au vandalisme, à l’usure et autres agressions climatiques doit bénéficier, à notre humble avis, d’une décision politique en vue du changement de leur statut pour les attribuer à ceux qui ont l’intention de les exploiter sans tenir compte de leur statut social. Cela dans le but de sauver ce qui pourrait encore l’être de ces édifices témoins d’une gestion chaotique et hasardeuse du dossier. Ce projet d’envergure était censé résorber le chômage et offrir aux jeunes des chances de monter un projet à même de garantir un avenir prospère. Il faut dire que le peu d’attention attribué à leur emplacement, loin d’être attractif sur le volet commercial, le choix des assiettes de terrain s’étant fait de manière expéditive, témoigne du peu sérieux accordé à la mise en œuvre de ce dossier. Au départ, tout le monde avait hâte de mettre à exécution ce programme du premier magistrat du pays, mais au final ça a tourné au fiasco.
O.S.

