Le tribunal administratif de Béjaïa vient de rendre public son verdict dans l’affaire opposant Hamou Ahmed Touhami, wali de Béjaïa, à l’APW, concernant la gestion du budget primitif pour l’année 2015. Le wali de Béjaïa avait déposé une plainte auprès du tribunal administratif pour «l’annulation de la délibération de la session extraordinaire tenue par l’APW, présidée par le FFS en date du 28 décembre 2014 et au cours de laquelle le groupe avait adopté le budget primitif de la wilaya pour l’exercice 2015». Un retentissant conflit avait opposé le wali de Béjaïa aux élus de l’APW présidée par Mohamed Bettache, envenimant sérieusement le climat politique dans cette wilaya, déjà en proie à de nombreux conflits, suite aux retards constatés dans la réalisation de nombreux projets censés redonner un nouveau souffle à l’économie et la vie sociale locales. La justice vient donc de trancher en faveur de l’APW, et le wali a été débouté. Sa plainte a tout simplement été rejetée par les magistrats en charge de l’affaire. Selon Mohamed Bettache, président de l’APW, «même s’il faut se réjouir de cette décision, il ne faudrait cependant pas oublier que le wali avait, entre temps, mis en place son propre budget qui a été réparti. Si sa gestion a été rendue en effet à l’APW, il n’y a cependant pour le moment, plus de budget à gérer, puisque sa répartition a déjà été faite par le wali, en violation de la réglementation en vigueur, et la décision du tribunal est venue conforter cet avis». L’APW ne pourra disposer d’un budget à gérer pour cette année que si, à partir de la rentrée prochaine, un budget supplémentaire aura été accordé. En attendant, les élus ont encore fort à faire pour élaborer un éventuel budget pour la rentrée sociale de Septembre prochain, puisque les divisions au sein de l’assemblée continuent d’obstruer son fonctionnement. Il y a encore de fortes divergences entre les différents groupes composant l’Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa, et ses activités sont presque gelées depuis de longs mois. Des changements de majorité ont eu lieu à plusieurs reprises, avec des défections et des ralliements dans les rangs des groupes et la création d’un nouveau, appelé «Le Forum Socialiste» en dissidence de celui du FFS, des changements d’alliances et des conflits de personnes qui ont débordé sur la voie publique, ridiculisant l’action politique et la discréditant aux yeux de la population. Maintenant qu’une victoire juridique vient d’être obtenue grâce à la décision du tribunal de Béjaïa, il faudrait aussi obtenir victoire, politique, qui pourrait venir réconcilier les groupes composant l’APW de Béjaïa. Mohamed Bettache s’est dit de nature optimiste et compte relancer des actions auprès des élus des partis FLN, RCD et FS pour essayer encore une fois de trouver une issue au conflit. Il ne compte pas baisser les bras, ni abandonner l’arène de combat, car, dit-il, «un compromis est possible, surtout si on regarde aux intérêts des citoyens et non pas aux susceptibilités des personnes». Malgré les missions de conciliation, les bons offices, les tentatives de réconciliations, les groupes continuent à se regarder en chiens de faïence. En continuant de camper sur des positions difficiles à comprendre, d’autant plus que les conséquences deviennent de plus en plus visibles avec des chantiers à l’arrêt, des projets qui peines à démarrer et une région quasiment à l’agonie. Pour le moment, aucune réaction officielle n’a été enregistrée suite à cette décision de Justice. Ni de la part du wali, ni de celle des élus, à part cet entretien que nous avons eu avec Mohamed Bettache, le P/APW.
N. Si Yani