Combien coûte un repas de Ramadhan ?

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Au premier jour du mois de carême, nous avons pris notre petit couffin et sommes allés faire le tour des deux principaux marchés de la ville de Bouira, à savoir celui du quartier de l’Ecotec et celui situé au niveau de l’ancienne gare routière.

Premier constat, les prix sont quasiment les mêmes au niveau de ces deux structures commerciales. Deuxième fait relevé ces deux marchés sont extrêmement sales. Bien agrippés à notre couffin, lequel ne demandait qu’à être bien garni, et munis d’une liste comportant les produits indispensables à la confection de la table de Ramadhan (Chorba accompagnée de son indissociable bourek, hors d’œuvre et un plat sucré salée et quelques confiseries), nous avons pénétré dans la jungle des prix, en espérant en ressortir avec quelques dinars en poches. A notre grande surprise, la «flambée» tant redoutée n’a pas eu lieu en ce jeudi, premier jour du mois sacré même si les prix demeurent assez élevés. En effet, la courgette était affichée entre 60 et 65 DA, l’oignon entre 40 et 50 DA, alors que les navets et les carottes allaient de 70 et 75 DA. Pour ce qui est de la tomate de premier choix, elle était cédée à 75 DA le kilo et 60 DA pour celle de qualité moindre. La laitue, très prisée durant ce mois, s’affichait entre 80 et 85 DA, les haricots verts à 120 DA, le citron à 150 DA et les olives vertes dénoyautées à 350 DA, quant aux olives noires, elles étaient à 250 DA. Pour les plats sucrés, genre «Lham Lahlou», un met très apprécié en ce mois de tous les délices, les abricots secs sont à 550 DA, quant aux prunes, elles sont à 350 DA. Pour ce qui est des raisins secs (zbib), ils sont à 450 DA le kilo. S’agissant des fruits, la mercuriale a connu une relative hausse. En effet, la banane est à 170 DA, les abricots à 130, les pommes d’importation à 250 et la pêche à 160. La pastèque et le melon, des fruits de saison par excellence, sont jugés abordables par les consommateurs interrogés. En effet, la pastèque est entre 30 et 35 DA le kilo et le melon à 40. La pomme locale est aux alentours de 80 DA le kilogramme, suivant la qualité. Il y a lieu de signaler que lors de notre virée à travers les deux marchés, nous avons constaté l’absence de l’affichage des prix chez l’ensemble des commerçants, à tel point que les citoyens s’interrogent sur l’efficacité du travail des agents de contrôle. Résultat des courses : notre couffin était bien rempli, pour une durée approximative d’une semaine, sans pour autant nous ruiner. Comment ? Et bien à vos calculatrices : Pour une famille de quatre personnes, nous avons pris deux kilos de courgettes (130 da), deux kilos d’oignons (80da), trois kilos de navets (210 DA) et de carottes 210 DA), trois kilos de tomates 1er choix (225 DA), deux kilos de laitue (160 DA) et deux kilos de piment (El har) à 200 DA. En plus de cela une pastèque de 5,2 KG à 210 DA et deux kilos de bananes à 340 DA, cela nous donne un couffin à plus au moins 1 800 DA pour une semaine. C’est tout ? A-t-on oublié quelque chose… ? Malheureusement oui : La viande ! Qu’elle soit rouge ou blanche, elle rend le consommateur vert de rage. Et pour cause, son prix ne baisse jamais, au contraire, il monte pour atteindre des niveaux stratosphériques. L’ovine est cédée à 800 DA le kilo et la viande bovine dépasse les 1400 DA. En ce qui concerne les viandes blanches, le poulet est à 250 DA, l’escalope de dinde à 650 DA le kilo. Va pour un kilo de viande d’agneau et deux petits poulets pour 2 500 DA, le tout. Nous sommes déjà à 4 300 DA. Mais que serait le ramadhan sans ses petites gourmandises ? Zlabiya, Kalb El Louz et du «gazouz» à volonté ! A 300 DA le kilo, la zlabiya, en plus d’être sucrée, s’avère également sacrément «salée». Bref, si on ne fait pas dans les économies de bouts de chandelles, tout en évitant de gaspiller, la table d’une famille algérienne composée de quatre personnes, reviendrait selon nos calculs à 750 DA par jour, 5000 DA par semaine et aux alentours de 20 000 DA tout le long du mois de Ramadhan. Cette somme rondelette est, mine de rien, le salaire d’un fonctionnaire qui touche le SNMG. Cela donne à réfléchir…

Ramdane.B

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