Légères hausses à Aïn El Hammam

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Contrairement aux habitudes, la flambée des prix n’a pas atteint tous les produits. Ce sont surtout les denrées de grande consommation qui ont connu une hausse sensible. La pomme de terre qui avait quelques jours auparavant amorcé une baisse s’est rebiffée pour reprendre de la hauteur, à cinquante dinars. «C’est le Ramadhan», telle fut la réponse laconique d’un marchand de fruits et légumes interrogé par nos soins sur les causes de la subite augmentation qui affecte certains fruits et légumes. Si certaines denrées n’ont pas connu de hausse significative, la courgette et la carotte ont accusé des prix assez élevés. Chez tous les marchands informels du centre-ville, ces légumes étaient affichés entre quatre vingt dix et cent dix DA (90,00 DA/ 110,00 DA) pour le premier nommé alors que pour le second, le prix va au-delà de quatre vingt dix (90,00 DA), voire de cent dinars. Des prix jugés excessifs, surtout lorsqu’on se rend compte que la qualité n’est pas au rendez-vous. Les viandes, sans distinction, qu’elles soient congelées ou fraiches, ont connu plutôt une forte demande sans que les prix suivent, pour le moment. Concernant les herbes aromatiques, les revendeurs ont trouvé l’astuce. Ils préfèrent rétrécir la botte plutôt que d’allonger le prix. Le même scénario est observé pour les blettes qui gardent leur prix à trente cinq dinars, mais perdent la moitié de leur poids. Les consommateurs, occupés plus à remplir leurs couffins, ne semblent pas outrés par ces dépenses supplémentaires auxquelles ils sont habitués et qui reviennent à chaque début de Ramadhan. «On dirait que tout le monde trouve normal que les prix changent du jour au lendemain», lance un vieux retraité qui, lui, est près de ses sous. Un autre habitué du marché nous fait remarquer que ce sont les «restes du marché de mardi dernier qui sont étalés en ce moment». On ne parlera de stabilité ou de hausse que lors des prochains jours. Attendons pour voir.Au premier jour du mois e carême, les magasins de la ville sont pris d’assaut par les consommateurs qui accourent pour les dernières emplettes. Peu fréquentées habituellement, les boucheries sont prises d’assaut. Mercredi matin, les clients devaient attendre leur tour pour avoir un morceau de viande. On ne parle plus que de «chorba au poulet» ou de «couscous à la viande». La viande du mouton, introuvable pendant onze mois, revient dans plusieurs boucheries. C’est à croire que le mouton ne se consomme que pendant le mois de Ramadhan.Dans les magasins d’alimentation générale, le frik se vend et se revend à tout instant. Les commerçants vident des sacs entiers par jour. «Je sais ce qui se vend durant ces occasions. J’ai pris mes dispositions bien à l’avance. Du blé vert, de la tomate concentrée, des raisins secs et autres produits demandés par la clientèle, seront disponibles dans mon magasin, au-delà du Ramadhan», nous confie un ancien épicier de la grande rue. Les paquets de feuilles de dioul, très peu demandées dans la région, durant toute l’année, refont surface également au grand bonheur des ménagères qui en achètent sans retenue. Tout le monde en vend. Les stocks bien en évidence à l’entrée des échoppes se rétrécissent comme une peau de chagrin. Les clients en achètent par deux ou trois paquets, voire plus, en prévision des premiers jours de carême. Dans cette frénésie, on constate, comme le fait remarquer un vieil homme, que certains «ont faim avant l’heure». Ils achètent, paient et s’en vont, sans même demander les prix. «Ils ne remarquent même pas que certains produits ont augmenté comme par enchantement, en l’espace d’une journée», dira-t-il. Habitués à ces comportements, les marchands savent que cette fièvre ne durera que les premiers jours. Ils (les clients) s’essouffleront vite et redeviendront raisonnables à mesure que leur bourse se rétrécira.

A.O.T.

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