Menace de  »vrai tsunami » sur l’éducation

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Quatre jours après la tenue de la grève qui a paralysé la quasi-totalité des établissements scolaires, le CLA et le CNAPEST brandissent de nouveau leur menace de lancer des actions de protestation, soit dans le cadre de la coordination intersyndicale soit à titre « individuel ».Ils sont décidés de maintenir la pression sur leur tutelle jusqu’à à ce que cette dernière ouvre les portes des négociations avec « les vrais représentants des enseignants ». Le CLA, dans un communiqué rendu public hier, a « mandaté le collectif de suivi, de travailler dans le sens de maintenir une pression forte sur la tutelle et de prendre toutes les tentatives allant dans le renforcement et l’élargissement de la coordination de l’éducation à l’enseignement supérieur et d’élaborer un plan d’action offensif pour les semaine à venir ». Le CNAPEST, pour sa part, a, à l’issue de son conseil national tenu ce week-end, évalué la participation de ses adhérents à cette grève. El Arbi Nouar, élu coordinateur national du CNAPEST après que le conseil national auquel ont pris part 47 membres du bureau national, représentant 23 wilayas, a entériné à l’unanimité la démission de Meziane Meriane, souligne que le CNAPEST interpelle le ministère de tutelle pour satisfaire la plate forme de revendications des enseignants, faute de quoi, « un vrai tsunami gagnera le secteur ». Et d’ajouter : « Benbouzid assumera toute la responsabilité ». Sur la dernière grève des 15 et 16 janvier derniers, l’orateur avance que 85% des enseignants affiliés à leur organisation ont répondu à l’appel de la coordination, paralysant de ce fait 95% des établissements secondaires où le CNAPEST est structuré. El Arbi Nouar, intervenu hier lors d’une conférence de presse animée au siège fédéral du FFS sis à Alger a fait savoir que seule la wilaya d’Oran a enregistré un faible taux de participation, soit 40%. Suivant sa conception, cet état de fait est dû aux manques d’informations et à la manipulation de certains dirigeants de la section de wilayas. Le CNAPEST dénonce les manœuvres « perpétrées par la tutelle pour casser le mouvement ». Nouar estime que des forces occultes activent dans ce sens. Il a ainsi, sans le citer de nom, martelé que le désormais ex-coordinateur a « essayé de semer la pagaille à l’intérieur du syndicat, faute de succès, il tente de le faire de l’extérieur ». Preuve à l’appui, l’animateur de la conférence dit que cela fait plus d’une année que Meziane Meriane prépare son départ. Pourquoi il n’y a pas eu de retrait de confiance, sachant que ce dernier s’est démarqué à la veille de la tenue d’une grève décrétée par la base du CNAPEST ? Nouar a rétorqué que le Conseil national n’avait pas les prérogatives pour changer le coordinateur même si plusieurs griefs ont été retenus contre lui. D’après l’orateur, Meriane a trahi sa base en constituant un bureau national parallèle pour aller négocier avec la tutelle, à l’insu des autres membres du syndicat. « Il y a eu plusieurs laboratoires à avoir travaillé pour la dislocation du CNAPEST, en vain », lance en outre Nouar qui, affirme dans la foulée, la mobilisation de la base. « Tout a été dicté par la tutelle », allusion faite au nouveau syndicat de Meriane. L’animateur de la conférence, toujours dans le même contexte, a fait savoir que le ministère de l’Education a même tenté de créer un mouvement redresseur. Ce dernier, dans un communiqué, parvenu à notre rédaction, appelle le département de Benbouzid d’amorcer le dialogue avec les représentants des enseignants tout en s’insurgeant contre la grève initiée par la Coordination de l’intersyndicale de l’éducation. Ceci sous entend, selon l’orateur, que « la tutelle tend vers la manipulation afin de bloquer et d’étouffer le CNAPEST ».Eu égard à ces données, et devant l’obstination des deux parties, syndicat-tutelle, il est attendu d’autres perturbations dans le secteur au grand dam des élèves et de leurs parents. Ces derniers ont déjà exprimé leur appréhension. L’union générale des parents d’élèves tire la sonnette d’alarme « pour que les élèves ne soient plus les victimes de conflits entre les différentes parties de l’éducation nationale ». Dans son communiqué, l’union de la wilaya d’Alger dénonce par ailleurs le conflit qui perdure entre un directeur d’un CEM situé à Ain Benian et ses effectifs, privant les élèves de leurs cours et des compositions du premier trimestre. L’union exige également, dans le même communiqué, de rendre publiques les  » mesures prises contre ceux qui ont osé vendre l’école publique de Makaria, considérée comme un monument historique « .

Wassila O.H.

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