Inaugurée en grande pompe le 1er novembre 2011, en présence de l’ex-wali accompagné d’une forte délégation, du mouvement associatif et des autorités locales, la salle polyvalente de Raffour, à une cinquantaine de kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, reste sous-exploitée.
Destinée au départ pour servir d’un lieu de rencontre et d’activités sportives et culturelles attractives pour les milliers de jeunes désœuvrés de cette localité à forte concentration démographique, cette salle a été depuis, sous utilisée et semble être reléguée aux oubliettes. Pour rappel, cette salle avait fait l’objet d’un bras de fer entre la tutelle qui est la Direction de la jeunesse et des sports et le collectif de représentants des jeunes de Raffour qui a empêché sa mise en service sans l’affection des équipements nécessaires. Jusqu’à présent, sa dotation se résume uniquement à quelques équipements incomplets de musculation, de tatamis et des équipements de bureaux composés de quelques bureaux, de chaises et d’armoires métalliques, le tout loin de servir à une quelconque activité pour les jeunes de Raffour qui lui ont tourné le dos, d’où sa paralysie pour ne pas dire son inutilité. Elle ne sert désormais que de décor provocateur pour ces milliers de filles et de garçons de cette importante agglomération qui assistent à sa dégradation provoquée par l’usure, les agressions climatiques et l’absence totale d’entretien, et ce, malgré l’affection d’un responsable rémunéré à plein temps, deux gardiens et deux autres jeunes filles recrutées dans le cadre du filet social et de l’emploi de jeunes qui ne savent quoi faire en l’absence d’équipements adéquats. L’usure et la vétusté se sont déjà attaquées à l’installation de l’AEP transformée en passoire et qui ne ramène plus aucune goutte d’eau à l’intérieur de cette bâtisse, et à celle électrique, à l’origine de dangereux courts-circuits. L’étanchéité et la charpente métallique de la grande salle de musculation n’ont pas été épargnées par ces dégradations, il est à remarquer des infiltrations des eaux pluviales se répercutant sensiblement sur les murs porteurs. Dans la même salle, a été réalisée une alignée de vasistas le long des façades pour permettre la pénétration de la lumière, mais dont les carreaux ont été en totalité brisés par des jets de pierres lancées par des délinquants qui les prennent pour cible à partir d’un terrain vague mitoyen, du fait que ces vasistas ne sont pas équipés de grillage de protection. L’aberration réside dans le fait que ces fenêtres sont en verre, donc facilement cassables et constituant de ce fait un véritable danger alors qu’elles devraient en toute logique être en plexiglas incassables. L’autre aberration est l’absence d’un portail qui permettrait aux véhicules d’accéder à l’intérieur de la cour, dotée d’un petit parking. Ni les camions de la Protection civile ni encore moins une ambulance ne peuvent y accéder en cas d’accident ou d’incendie. Le bâclage des travaux se signale aussi par l’absence d’un quelconque ouvrage de drainage et d’évacuation des eaux pluviales. Les risques d’inondation à la moindre chute de pluie sont omniprésents, sachant que le local se situe à presque 01m au-dessous du niveau du sol et de la route qui le longe après les terrassements effectués sur l’assiette du terrain sur laquelle il a été réalisé. En guise de commodités, il convient de signaler que cette salle n’est dotée ni d’un téléphone fixe, ni raccordée à l’internet malgré l’existence d’une ligne téléphonique. Le seul fait positif dans cette salle polyvalente est l’aménagement d’un véritable espace vert dans les allées intérieures, œuvre des agents de gardiennage qui les ont transformées en un véritable jardin botanique en y plantant et entretenant toutes sortes de fleurs, arbustes d’ornement et plusieurs espèces de plantes aromatiques.
Oulaid Soualah

