Site icon La Dépêche de Kabylie

Un ramadhan clément

Le mois sacré du Ramadhan de cette année s’annonce moins pénible que ceux des années précédentes, avec un radoucissement sensible du climat, une mercuriale moins emballée et enfin des actions de solidarité beaucoup plus intenses et mieux organisées que par le passé, du moins pour cette première semaine.

En effet, après la longue et précoce canicule accompagnée par une hausses remarquable des températures qui se sont manifestées à partir de la dernière semaine du mois d’avril, le climat s’est subitement radouci avec l’arrivée d’une vague de fraicheur depuis le 15 du mois en cours, à l’origine d’une chute des températures, qui oscillent entre 20 et 25&deg,; soit un climat printanier largement supportable pour les jeûneurs, du moins les non-fumeurs et ceux qui ne sont pas sous la dépendance de la caféine. Comme pour s’harmoniser avec ce beau climat, la mercuriale ou le cours des marchés des fruits et légumes a elle aussi enregistré un baisse assez sensible non pas à cause d’un quelconque système de régulation de cette filière, ni encore moins de la clémence des marchands et autres spéculateurs voraces et boulimiques de nature qui interviennent dans ce créneau, mais grâce à la règle de l’offre qui est nettement supérieure à la demande qui régit cette activité du fait que le Ramadhan de cette année coïncide avec la saison de plusieurs variétés de récoltes, telles la pomme de terre dont la campagne bat son plein et qui s’affiche entre 35 et 40 DA, l’ail qui est cédée à 50 DA le kilo, l’oignon à 30 DA, la tomate entre 50 et 60 DA, pour ne citer que les légumes les plus prisés par les ménages. Du côté des fruits, c’est sans conteste la pastèque qui ravit la vedette au reste des fruits de saison, avec une spectaculaire chute de son prix depuis une semaine. En effet, après être vendue à 50 DA le kilo au début de ce mois, son prix a dégringolé en chute libre pour s’arrêter à 30 DA le kg depuis une semaine, au grand bonheur des consommateurs qui se ruent sur les étals où est exposé ce fruit. Un aliment consommé de plusieurs façons par les jeûneurs, soit en entrée durant la rupture du jeune pour se déshydrater et s’ouvrir l’appétit, soit en dessert et en grande quantité sans risque d’indigestion ou enfin mêlé au traditionnel couscous du Shour en remplacement du lait caillé qui provoque des incommodités du fait de son aigreur et du raisin sec qui, lui, tient toujours la dragée haute à raison de 400 DA le kilo. Les prix du poulet sont aussi à la portée des ménages, se négociant entre 200 et 250 DA le kilo, cela pour la même raison de l’offre qui est supérieure à la demande, du fait que l’ensemble des aviculteurs ont tablé à l’unisson leur campagne pour être au rendez-vous avec la première semaine du Ramadhan, sachant que cette filière se prépare par séries qui arrivent à terme après 45 jours d’embouche, d’où un calendrier fixé d’avance de manière à ce que la série arrive à point nommé avec les débuts du mois béni. Les opérations de solidarité cette année au profit des couches sociales défavorisées se sont elles aussi nettement améliorées par rapport aux années précédentes, notamment celles attribuées par les services étatiques et la direction de l’action sociale (DAS) en particulier. En effet, des kits ou couffins spécial Ramadhan ont été pour une fois distribués à temps, soit une semaine avant le jour «J». Pratiquement toutes les communes ont bénéficié chacune d’un quota qui varie entre 250 à 500 parts, selon le nombre de familles inscrites dans les listes élaborées à cet effet. Une action à laquelle ont contribué l’ensemble des communes en puisant dans leurs fonds propres, lesquelles ont été assistées cette année par le mouvement associatif, notamment celle de bienfaisance «Kafil El Yatim» -qui est la plus active du fait d’être d’envergure nationale- qui cible les veuves et les orphelins. Le moins que l’on puisse dire est que le Ramadhan cette année est moins pénible sur tous les plans comparativement aux années précédentes. Reste à espérer que cette ambiance de clémence au profit des couches sociales de situation précaire qui forment l’écrasante majorité de la population serait maintenue jusqu’à la fin du mois sacré et pourquoi pas le long de l’année. Il serait aussi souhaitable à ce qu’elle soit exécutée de manière discrète et moins tapageuse.

Oulaid Soualah

Quitter la version mobile