L’eau de Tichy Haf pour bientôt

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Béni Maouche est à la fois une commune et une daïra où les habitants sont fiers d’évoquer leurs 1 014 martyrs tombés au champ d’honneur pour que vive l’Algérie d’aujourd’hui libre et indépendante.

Feu Laidaoui Rabah, l’un des maires qui se sont succédés à la tête de l’APC, aimait aussi rappeler, lors des cérémonies, le passé glorieux de leur commune. Ses enfants n’ont cessé de mener un combat de longue haleine depuis belle lurette pour sortir leur commune rurale située en haute montagne d’un sous-développement aigu, à l’origine d’un exode rural des populations vers la grande ville, dès la fin de la guerre de libération. Un pari réussi dans le développement de certains secteurs et c’est ce qui fait revenir au bercail certaines familles, jugeant que les commodités dans leur commune sont les même qu’en ville. Mais, disons sans ambages que la bête noire des autorités locales aujourd’hui n’est autre que les pénuries d’eau potable, devenues légion suite à des pannes récurrentes qui surviennent toujours et pénalisent à chaque fois les populations du chef-lieu et des villages malgré tous les efforts fournis par les différents responsables APC pour améliorer la distribution de ce précieux liquide, dont les êtres humains ne peuvent s’en passer. Pour connaître les moyens louables mis en œuvre durant des années afin d’améliorer ce secteur vital de la commune qu’est l’hydraulique, nous avons contacté Haroune Mouloud, subdivisionnaire de l’hydraulique de la daïra de Seddouk, en poste depuis plus de 20 ans, qui nous a donnés beaucoup de précisions à même de satisfaire les populations de Béni Maouche. «Les pouvoirs publics et les autorités locales de Béni Maouche conjuguent leurs efforts depuis maintenant des années pour une distribution adéquate de l’eau potable. Ils ont réussi une amélioration sans juguler les pénuries, bien évidemment. Pas moins de six puits ont été réalisés au champ de captage de l’oued Bousselam, à proximité de Lazib Sidi Saddek. Des puits qui donnent 28 litres/la seconde, un débit qui est loin de répondre aux besoins des populations. Cette chaîne de refoulement s’avère insuffisante pour couvrir tous les villages de la commune. La conduite principale qui présente des fuites a été réparée en remplaçant carrément dans les endroits touchés les tuyaux défectueux par des neufs. Avec tous ces programmes mis en œuvre, cette commune souffre toujours des crises d’eau potables qui empoissonnent la vie des habitants», a souligné notre interlocuteur qui a fait savoir que les pouvoirs publics ne se sont pas néanmoins arrêtés de chercher des solutions à même d’éradiquer les pénuries et ils ont trouvé la meilleure parade. Celle-ci consiste en un transfert d’eau du barrage de Tichy Haf à partir du grand château d’eau du village de Bénidjaâd, relevant de la commune d’Amalou et situé seulement à quelque cinq kilomètres du chef-lieu de Béni Maouche. «Comme elle possède des moyens de stockage suffisants (châteaux d’eau de grandes capacités) et il lui manque l’abondance de la matière, la commune de Béni Maouche va bénéficier incessamment du transfert de l’eau du barrage de Tichy Haf. Elle sera servie à partir du même réseau qui alimente la commune d’Amalou où il a été déjà mis en service un réseau qui est prolongé vers la commune de Bouhamza, qui sera mis en service cet été. L’extension va gagner la commune de Béni Maouche qui aura désormais 80% de ses besoins en eau potable qui lui parviendront du barrage. 2 000 habitants seront concernés. Les 20% restants seront assurés par les six puits de l’oued Bousselam», a-t-il ajouté. Cette information semble être donnée par le subdivisionnaire de l’hydraulique pour rassurer les autorités locales de la prise en charge de leurs revendications en matière d’AEP, car cela fait des lustres qu’elles font des démarches auprès de qui de droit pour que leur commune bénéficie du transfert de l’eau du barrage. Elles sont au bout de leur peine du fait que leurs louvoiements sont tombés dans des oreilles qui les ont bien écoutés en prenant en charge comme il se doit leurs doléances. Avec les projets du gaz naturel dont les travaux lancés il y a six mois vont bon train, ceux de l’amélioration de la polyclinique, de la construction d’un lycée, d’un complexe sportif, d’une bibliothèque et d’une crèche communale, d’un siège de la sûreté urbaine, voila l’eau qui arrive suffisamment en grande pompe. La commune de Béni Maouche est sur le point de rattraper en un laps de temps record un retard de plusieurs décennies, et ce, grâce aux pouvoirs publics qui lui accordent des budgets sans compter. Néanmoins, cette commune souffre de l’absence d’une décharge publique malgré que les autorités locales font tout pour en disposer d’une sur leur territoire. Mais malheureusement, à chaque fois qu’un terrain approprié est trouvé des riverains émettent des oppositions.

L. Beddar

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