Taourirt aâzizen…

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Ils étaient avant-hier matin nombreux à être venus, des quatre coins de la Kabylie, commémorer le 17ème anniversaire de son assassinat le 25 juin 1998. Matoub Lounès est toujours présent dans le cœur et l’esprit de ses milliers de fans. Jeudi, malgré un soleil de plomb, le village de Taourirt Moussa était noir de monde. Ils étaient venus de Bouira, Béjaïa, Alger, Boumerdès et de tous les coins de la wilaya de Tizi-Ouzou pour assister à la cérémonie dédiée à sa mémoire. Il y avait également les autorités locales et de wilaya, à leur tête le président de l’APW, Hocine Haroun, des P/APC, des élus à l’APW et à différentes APC, des représentants d’associations, de comités des villages et de la direction de la culture de Tizi-Ouzou. Et cette année, la foule fut heureuse par la présence de la mère du rebelle, Nna Aldjia, à peine rétablie de sa maladie, ainsi que sa fille Malika Matoub. Il était 11h quand Nna Aldjia, sur une chaise roulante, a prononcé quelques mots à l’adresse des présents, leur demandant de continuer le combat qu’avait mené son fils : «Le combat identitaire de Lounes doit suivre son chemin», lancera-t-elle avant de poursuivre : «Nous revendiquons depuis 17 ans toute la lumière sur sa mort mais à ce jour, le pouvoir refuse même de rouvrir le procès et c’est à vous de faire ce travail pour que justice soit rendue». Malika Matoub n’a quant à elle pas mâché ses mots pour réitérer la principale revendication de la fondation : «Lounes appartient à tout le monde et sa maison appartient elle aussi à tous les Imazighen. Il a donné son sang pour nous et pour notre identité et nous devons en être dignes et continuer le combat qu’il a mené durant toute sa vie». La foule ne cessa de grossir au fil des minutes. A midi, il était difficile de se frayer un chemin vers sa tombe. La délégation des officiels y observa un moment de recueillement avant d’y déposer plusieurs gerbes de fleurs. M. Haroun Hocine a ensuite pris la parole : «C’est un devoir de mémoire pour chacun de nous. Nous devons rendre un vibrant hommage à ce héros qui a sacrifié sa vie pour la démocratie et la liberté d’expression». Et d’enchaîner : «Lounès était un brave homme et un ami idéal. Il restera à jamais un symbole de la cause berbère». Dda Moh Madjber, membre du comité du village de Taourirt Moussa a tenu lui aussi de faire l’éloge de Matoub Lounes : «C’était un grand homme de valeur. Il était et sera toujours le protecteur de notre village. Nous devons veiller à ce que son nom ne tombe jamais dans l’oubli».

M. Zerbout

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