Hausse prévisible du taux de réussite

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En dépit de certaines irrégularités, la correction des épreuves du baccalauréat, toutes filières confondues, se déroule convenablement depuis dimanche dernier, et ce, dans les différentes régions du pays.

Au lycée El-Khalifa de Boumerdès à titre d’exemple, la correction de l’épreuve de philosophie à suscité de profondes divergences parmi les correcteurs. Il s’agit notamment de l’un des trois sujets proposés pour la série de lettres et philosophie et qui se rapporte aux systèmes économiques.  » Impossible de concevoir, dans cette dissertation, la référence au dogme de l’islam comme synthèse du capitalisme et du socialisme  », a soutenu un ancien enseignant.  » J’ai bien montré à mes collègues, avec l’approbation d’une minorité de professeurs de philosophie, lors du débat sur le barème, et ce au deuxième jour de la correction, qu’une telle vision est anachronique, d’autant que l’slam est apparu sur la scène mondiale avant les deux modèles de gestion économique précités, mais la plupart d’entre eux, ayant corrigé ce sujet, ne veulent rien entendre», ajoutera-t-il, craignant à juste titre que les candidats géniaux ayant évité une telle aberration et proposé d’autres synthèses acceptables soient pénalisés. Des notes variant entre 13 et 17 / 20 auront été finalement attribuées à des candidats, ayant traité ce sujet économico- politique, selon ce plan manquant de cohérence, a-t-on encore commenté. Il y eut également une mésentente sur l’application de la méthode oppositive concernant la correction du premier sujet de philosophie de la filière scientifique, lequel porte sur l’existence ou non de la ressemblance entre l’étude scientifique en biologie et en physique.  »Envoyée par l’office du bac vers tous les centres d’examens et reçue par celui de Boumerdès mardi dernier, une note nous a enjoint de tenir compte, pour un tel sujet, aussi bien de la méthode dialectique que de celle oppositive. Mais, malheureusement, de nombreux enseignants ont refusé de revoir la correction des copies de candidats éventuellement lésés  », diront d’autres correcteurs, excédés. L’on estime, néanmoins, que les notes obtenues cette année en philosophie, tant pour les littéraires que pour les scientifiques, sont meilleures que celles du bac 2014. Même impression recueillie chez trois examinateurs de langue arabe, hier, à la sortie du lycée El Khalifa, lesquels ont précisé avec satisfaction, que la plupart des notes des candidats à cette épreuve de coefficient 6, comme celui de la philosophie, pour les littéraires, oscillent entre 12 et 14. Sortant d’un pas pressé du même établissement, une correctrice de mathématiques dira par contre que les notes sont dérisoires dans cette épreuve, alors que cette matière est de coefficient 7 pour la série Maths et 5 pour celles de sciences et de gestion. Au niveau des centres de correction du bac des différentes wilayas du pays, les enseignants sont astreints à corriger, durant une dizaine de jours, selon leur spécialité les copies des bacheliers. Un professeur de français du lycée de Chabet El Ameur notera que, durant cette session encore, les notes obtenues par les candidats scientifiques sont largement supérieures à celles de ceux littéraires. Pressentis à terminer les premiers ces corrections, cette fois-ci, ce sont les professeurs de Charia et d’histoire- géographie qui affirment que les notes de la plupart des candidats sont largement au dessus de la moyenne. Ces examinateurs entameront samedi ou dimanche la troisième correction d’une durée de quelques heures, puisque celle-ci ne concerne que les copies de candidats dont l’écart entre les deux premières notes obtenues dépasse quatre points. La correction de ce bac a été entamée dimanche dernier, dans toutes les régions du pays, avec les mêmes critères pour les mêmes épreuves dans le contenu et dans la forme. Les précautions d’usage ont été prises naturellement comme chaque année, pour assurer l’examen objectif des copies de différentes filières, envoyées directement des centres d’examens aux établissements en question. L’examinateur, quant à lui, ne s’est trouvé depuis dimanche dernier, qu’en face d’un paquet de copies, avec un numéro d’inscription sur leur partie supérieure, l’entête étant soigneusement enlevée et dûment conservée au secrétariat de l’établissement pour l’identification des candidats au moment opportun. En l’absence de délibérations des jurys de chaque filière, puisque le rachat au bac a été supprimé depuis presque une dizaine d’années, les milliers de copies seront envoyées, à la fin de la correction, de chaque établissement de correction vers un centre régional chargé de la saisie et de la transcription de la moyenne des candidats. La proclamation des résultats est prévue le 3 ou le 4 juillet, a-t-on laissé entendre.

Salim Haddou

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