Chute sensible du prix de la sardine

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La sardine, ce poisson le moins cher et le plus vendu était considéré autrefois comme le plat du pauvre du fait qu’il était à la portée de toutes les bourses.

Elle est vendue à un prix moyen de 100 dinars le kg. Quand il reste encore au vendeur une quantité au-delà de 10h du matin, il commencera à diminuer le prix pour l’écouler. Ces dernières années, la sardine a vu son prix exploser atteignant un pic de 600 dinars, voire plus. Son prix se stabilise entre 350 et 400 dinars en hiver. Elle est loin d’être à la portée du pauvre qui la regarde des yeux sans l’approcher. Durant ce mois de Ramadhan, comme si les consommateurs voulaient prendre leur revanche, il semblerait qu’ils ont carrément boycotté cet aliment pour son prix élevé disent certains. Les jeûneurs préfèrent plutôt la chorba et d’autres plats, soutiennent d’autres. Mais la vrai raison réside dans le fait qu’il y a une surproduction à l’Ouest du pays qui a fait descendre son prix jusqu’à 50 dinars dans cette région. Le vendredi, au marché hebdomadaire de véhicules d’Akbou, une dizaine de revendeurs installés à l’entrée, passage obligé des véhicules et des piétons, proposaient la sardine à 200 dinars, un prix unifié que d’aucuns ont compris que ce prix a été décidé à l’unanimité par ces marchands. Malgré cette baisse des prix avoisinant les 50%, les gens ne se bousculaient pas pour en acheter, pas seulement pour son prix mais aussi pour la température élevée de ce jour-là. Certainement, même les conditions d’hygiène y étaient pour quelque chose dans ce renoncement des consommateurs l’achat de cette denrée. Un marchand questionné sur la baisse du prix de la sardine nous dira que c’est tout à fait logique que la baisse ait lieu à cette période de l’année. Il a soutenu que si les consommateurs évitent encore de l’acheter durant ce mois sacré la chute du prix atteindra encore les 50%, c’est-à-dire elle sera vendue à 100 dinars. Dans les villages, la sardine se fait désirer depuis l’entame du Ramadhan. Bénéfique pour la santé à cause de son contenu en acides gras omega3 et riche en calcium, sélénium, phosphore, vitamine D et des vitamines groupe B, la sardine est préparée dans différents plats. La sardine et l’huile d’olive sont des ingrédients indispensables dans certains plats, comme le soulignait une ménagère. «Les boureks faits à base de poisson, j’en raffole. Et ça me manque à cause des marchands de poissons qui ne viennent plus dans notre village, du moins depuis le début du Ramadhan», a-t-elle dit. Ce qui est lamentable, c’est que les marchands ambulants continuent à vendre le poisson transporté dans les brouettes ou charrettes, exposé au soleil et à la poussière en sillonnant les ruelles faisant fi des règles les plus élémentaires d’hygiène régissant la vente d’un produit hautement périssable comme l’exige la loi, alors qu’il existe des motocyclettes équipées d’un réfrigérateur et du matériel adéquat pour la vente du poisson, vendue seulement à 100.000,00 dinars avec possibilité de bénéficier d’un crédit ANGEM. Autre fait marquant, il y a deux ans, la vente de la sardine dans les caisses en bois a été interdite aux marchands ambulants ou fixes. Une interdiction perdue de vue aujourd’hui à cause de l’absence de contrôle des services d’hygiène. De ce fait, les revendeurs continuent à utiliser les caisses en bois dans des certains endroits comme les villages où le contrôle est inexistant. Ce qui est surprenant durant ce mois de Ramadhan est que les hausses des prix des fruits et légumes ainsi que du poulet n’ont pas eu lieu. Plus meilleur que ça, ces prix ont même chuté durant ce mois sacré grâce aux marchés institués par le ministère du Commerce et ouverts un peu partout, au grand bonheur des consommateurs. «Cette année, la hausse des produits que nous appréhendons durant le mois de Ramadhan n’a pas eu lieu. Au contraire, nous avons eu droit à la qualité le bon choix des fruits et légumes, à des prix raisonnables. Pour la sardine, son prix a chuté jusqu’à son niveau le plus bas, ce qui réjouit les ménages. La chute des prix touche même le poulet. Pourvu que ça dure», jubile un consommateur.

L. Beddar

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