Le17e anniversaire de l’assassinat de l’enfant terrible de la Kabylie, Matoub Lounès, n’est pas passé inaperçu dans la localité de Chemini, réputée pour son attachement indéfectible à l’identité amazighe. Ce faisant, la salle de spectacle de la maison de jeunes de Chemini, sise au cœur du chef-lieu, a abrité vendredi dernier une soirée musicale et poétique en hommage au rebelle. Chapeautée par ledit établissement, une pléiade d’artistes a répondu favorablement à l’invitation afin de rendre un hommage comme il se doit à celui qui fut l’un des chanteurs engagés que n’a jamais connus la Kabylie. Dalil Salmi, Aziz Aouchar et Massi Semache ont animé cette soirée musicale ayant plu aux Cheminois, venus en masse. Lesdits chanteurs de la région ont interprété une ribambelle de chansons, notamment celles du défunt Matoub, que d’aucuns n’a oublié fredonnant ainsi le moindre couplet de ses tubes phares. L’assistance a eu droit à un récital poétique du barde de la région, Benani Zahir. Cette poésie exquise et suave a allégrement enchanté les présents dans la salle, balayant de fait l’ennui d’une journée longue et lassante, se délectant ainsi à l’écoute du ruissèlement des vers. «C’est une louable initiative que de rendre un vif hommage à l’idole des Kabyles. Par ailleurs, le combat de Matoub ne doit pas être mis en veilleuse, car le chemin est encore long pour l’instauration d’une vraie démocratie», avoue sans ambages Malek, militant de la cause berbère. Le portillon de l’établissement de jeunes s’est rempli dès les premières heures après la rupture du jeûne, surtout que peu de loisirs s’offrent aux villageois. Les veillées ramadhanesques se limitent aux interminables jeux de cartes et de dominos, et ce, dû à un vide culturel criant qui sévit depuis belle lurette dans cette localité perchée sur les hauteurs de l’Akfadou.
Bachir Djaider