C’est de nouveau la ruée sur les sources naturelles qui parsèment les hauteurs de Saharidj, sur les flancs Sud du massif du Djurdjura.
Ainsi et à l’instar de Thala Larbâa, dans le vieux Saharidj, El Ainser N’Aït Ali Outhemime, en bordure de la RN30, El Ainser Guidaouen, à proximité d’Imesdhourar, Thala Rana au même titre que Thala N’Vouhrev, au village Ivelvaren, et enfin Thala du village Ighzer Iwakuren ont été prises d’assaut dès les premiers jours du Ramadhan, et ce, pour la bonne qualité de leur eau mais aussi en raison de la rupture de l’alimentation en eau potable de plusieurs villages de la commune de M’chedallah, due à une avarie survenue, depuis une dizaine de jours, sur le réseau du transport de l’eau du captage de la source noire (El Ainser averkane) d’Imesdhurar. En effet, de longues files de véhicules stationnent aux alentours de ces fontaines situées en plein milieu de paysages dominants paradisiaques. Ceux qui y viennent pour s’approvisionner en eau potable ou tout simplement pour admirer les paysages et décompresser, ne se pressent pas de quitter les lieux, ils préfèrent y passer plus de temps pour profiter de la fraîcheur qui y règne et les décors naturels féeriques de ces régions montagneuses, pour ne se disperser qu’à quelques minutes de l’Adhan. Il est à signaler que l’ensemble de ces fontaines ont un débit d’eau assez important, ajouté a sa qualité minérale et ses vertus thérapeutiques, notamment pour les reins, et ce, grâce au faible taux du calcaire et des sels minéraux nuisibles aux organes urinaires et biliaires. D’ailleurs, les eaux de Thala Rana et de Thala N’Vouhrev ont été acheminées, durant l’occupation coloniale, jusqu’à M’Chedallah pour alimenter les foyers des colons installés dans l’ex-commune mixte Maillot. À l’heure actuelle, l’eau de ces sources énumérées part inutilement dans des ravins. Les canaux de transport d’eau sont complètement hors d’usage faute d’entretien. Même le reste des innombrables sources de moindre importance ne sont pas exploitées, exception faite de quelques abreuvoirs réalisés çà et là dans les nombreux programmes de soutien à l’élevage et l’agriculture de montagne et qui servent aux cheptels bovins, ovins et caprins. Notons, enfin, que dans la même commune de Saharidj, les citoyens originaires du Aarch Iwakouren, résidant à Raffour, dans la commune de M’Chedallah, ont dans chacun des deux de leurs anciens villages, Ighzer et Thadarth Lejdid, une fontaine qui attire, notamment en ce mois de Ramadhan, une foule nombreuse. Dans ces deux villages, les plus importantes sources ont été captées et canalisées grâce au programme PPDRI et la mobilisation de leur mouvement associatif qui s’appuie sur une culture ancestrale bien ancrée de la solidarité agissante et légendaire de ce Aarch, dont la population répond massivement présente, à chaque appel, aux volontariats pour des opérations d’entraide et d’utilité publique.
Oulaid Soualah