Il y a de cela 53 ans, jour pour jour, l’Algérie a arraché son indépendance. Après 132 d’occupation forcenée, inhumaine et barbare. La colonisation du pays fut entamée, en fait le 14 juin 1830 avec le débarquement des forces françaises sur la côte de Sidi Fredj. A partir de cette date, l’oppression et l’humiliation vont être le butin quotidien du peuple algérien, jusqu’au 18 mars 1962, date de la signature des accords d’Evian, et le cessez-le-feu a été proclamé le lendemain. Mais il a fallu moins de quatre mois à l’Algérie pour accéder totalement à son indépendance. L’exécutif provisoire est mis en place en avril 1962 à Rocher Noir (Boumèrdes), puis le 1er juillet 1962 aura lieu le référendum d’autodétermination : 99,7 % en faveur de l’indépendance qui a été proclamée le 5 juillet 1962. Entre ces deux dates, le 14 juin 1830 et le 19 mars 1962, le peuple algérien n’a cessé de vivre soulèvement après soulèvement, de l’Emir Abdelkader à Cheikh Ahadad, Fadhma N’Soumer, Bouamama et El Mokrani, pour montrer à la France qu’en dépit de tous les malheurs qui les accablaient, les Algériens ne pouvaient accepter une colonisation. A chaque occasion, ils rappelaient aux forces d’occupation leur désir de vivre libres et indépendants, jusqu’au 1er novembre 1954, date du déclenchement de la Guerre de libération qui conduira l’Algérie vers l’indépendance, au prix d’incommensurables sacrifices : plus d’un million de martyrs, des milliers de blessés, d’orphelins, de veuves et de réfugiés… Les Français partis, l’Algérie était exsangue. Pas d’encadrement, pas de médecins, pas d’enseignants, pas d’argent, pas d’économie, mais c’était sans compter sur le génie des Algériens. Ils étaient libres et le reste allait venir par la grâce de leur volonté et leur pugnacité de reconstruire leur pays. La liesse qui a gagné toutes les villes algériennes en cet été de l’année 1962 montrait clairement que le peuple algérien était derrière le FLN/ALN qui a mené une lutte héroïque au prix d’un sacrifice rouge-sang contre l’armée de l’une des plus grandes puissances du monde aidée dans sa criminelle besogne par l’organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN). Le 5 juillet 1962, le drapeau algérien flotte enfin sur tous les édifices publics et privés, sur les voitures, les bus, dans les mains de milliers d’Algériennes et d’Algériens… Les villes sont en liesse, les Algériens chantent et dansent leur saoul dans les rues. L’indépendance est proclamée officiellement, le 5 juillet 1962. Une joie indescriptible, inénarrable, incomparable s’empara des femmes, des hommes et des enfants de l’Algérie.
La part des arts et de la littérature dans le combat
Il n’y avait pas que le baroud pour la reconquête de la souveraineté nationale. Les œuvres de l’esprit ont contribué efficacement en expliquant l’Algérie à la France et en français. Jean El Mohouv Amroucha, Kateb Yacine, Malek Haddad, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Assia Djebbar, Djamila Debeche, Ana Greki et tant d’autres qui ont mis leur plume, littéralement au service de la Révolution. «On ne nous fera plus jamais prendre des vessies peintes de bleu, de blanc et de rouge pour les lanternes de la liberté (…) Ici, maintenant sous le soleil, la pluie et la neige (…) nous voulons notre patrie l’Algérie», disait en 1959 Amrouche dans un poème intitulé «Le combat algérien». Malek Haddad lui répond par ces vers : «Nous essuierons nos yeux dans de pauvres suaires et nous dirons à nos enfants mille fois orphelins / Vous ferez des enfants qui connaîtront leur père et qui diront un homme est ma patrie». Aussi les arts et la culture ont aussi apporté leur part au combat libérateur par le truchement de la troupe du FLN dirigée par Mustapha Kateb. Les sports n’étaient pas en reste : La glorieuse équipe de football du FLN et les succès politiques et sportifs remportés témoignent de l’engagement de tout un peuple, toutes classes, toutes catégories et origines confondues, pour la liberté et l’indépendance de l’Algérie.
Sadek. A.H
