Deux grandes cités dans le désarroi

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« Nous sommes pacifistes mais toujours mobilisés pour l’intérêt de notre espace vital ». Tel est le témoignage de ce jeune père de famille, recueilli hier, qui résume le refus collectif des résidents de la cité Sidi Slimane, à Beni Amrane, 20 Kms au Sud-est de Boumerdès, de rester passifs face à la dégradation de leur cadre de vie. Réceptionné il y a presque une trentaine d’années, ce quartier de 2 500 âmes manque cruellement de commodités. « Les pistes des douars sont plus propres que les ruelles de notre cité bourbeuses en hiver et poussiéreuses en été », se plaignent d’autres habitants, avouant qu’ils ont honte d’inviter leurs proches et amis dans cette agglomération où l’hygiène n’est guère maîtresse des lieux. « Ayant pris acte de nos préoccupations, la wilaya a débloqué un montant de 17 milliards de centimes pour la mise en place d’un plan spécial assainissement des eaux usées, l’aménagement des trottoirs, la construction d’un mur de soutènement séparant nos habitations du tronçon de la RN 5 et l’installation de l’éclairage public. Mais, l’entreprise engagée pour la réalisation de ce projet, originaire de Chlef, a arrêté les travaux depuis deux mois », se désoleront des représentants des habitants de cette cité en pointant l’index vers l’exécutif communal. Et à certains d’entre eux de s’interroger, en haussant le ton: « que peuvent alors valoir nos élus s’ils ne sont même pas capables d’exploiter des sommes d’argent aussi importantes pour la concrétisation de projets d’utilité publique ? », s’indigneront-ils encore, en menaçant d’enclencher d’ici peu d’autres manifestations après moult blocages de la mairie ces dernières années pour faire prévaloir leurs droits. Le site avoisinant des 216 chalets, sis à la sortie Nord de Beni Amrane, est lui aussi en constante effervescence. Les familles concernées qu’elles soient victimes des effets du séisme ou nécessiteuses, craignent de s’éterniser dans ce centre transitaire, construit il ya plus de onze ans. » Les projets de deux quotas de logements ont été lancés il y a plus de trois ans, aux lieux-dits Oued Djenane et Lemcherai, et la commune n’a pas encore établi la liste des bénéficiaires, selon l’ordre des priorités », s’inquiéteront des représentants de ce site. Leur attente, ici, frise l’impatience, d’autant que  » l’eau potable n’est pratiquement distribuée qu’une fois par semaine, y compris en ce mois de carême qui coïncide avec la forte canicule », déploreront-ils.

Salim Haddou

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