Comme c’est le mois de Ramadhan, les citoyens, après la rupture du jeûne, passent leurs soirées ramadhanesques en veillant jusqu’à des heures tardives de la nuit. Même si cela est valable en ce mois de piété où les jeûneurs « décompressent » durant la nuit après une longue journée de faim, de soif et de fatigue, il n’en demeure pas moins que ces longues soirées de veille se répercutent négativement sur une catégorie bien précise de notre société. Il s’agit, dans ce cas de figure, des conducteurs d’automobiles et autres routiers, lesquels ont vraiment besoin d’une bonne « dose » de sommeil pour conduire en toute quiétude, et pour que leur vigilance au volant ne fléchit pas en cours de route! Malheureusement, beaucoup d’entre eux ne dorment pas assez, ou pas du tout (dans certains cas!) ce qui augmente dangereusement les probabilités de la survenue d’accidents de la route. Les statistiques données, régulièrement, par les services de sécurité concernant les accidents de la route enregistrés au niveau national, depuis le début du mois de Ramadhan, donnent froid au dos! Et parmi les causes de ces incidents regrettables, il y figure, indéniablement, le manque de sommeil des conducteurs, lequel a une incidence non-négligeable sur leur vigilance et leur concentration, lesquelles flanchent en les exposant au danger d’accidents. Dans le même sens, il y a cette corrélation entre la distance et la fatigue du conducteur. C’est plutôt logique que de constater qu’autant la distance à parcourir pour le conducteur qui jeûne est grande, autant les risques de collisions augmentent sensiblement. Dans cette situation précise, ce problème touche surtout les routiers et autres transporteurs de longues distances. Pour le cas de la vallée de la Soummam, nous prenons l’exemple de la RN26, qui connaît un trafic routier immense au quotidien, avec en sus des centaines de véhicules de gros tonnage qui y transitent sans discontinuer! Nous avons, à cet effet, le témoignage d’un routier qui achemine, chaque jour, des matériaux de construction en faisant la navette entre Béjaïa et Bordj Bou Arréridj. Notre interlocuteur, interrogé à ce sujet, dira: » J’avoue que je veille chaque soirée jusqu’à des heures tardives de la nuit. Je m’en dors vers minuit pour me réveiller vers 3h du matin, et c’est à cette heure-là que je commence mon travail dans le transport. C’est vrai que je m’endors peu, mais c’est le Ramadhan…En cours de route, je me sens fatigué et j’ai du mal, par moments, à garder les yeux ouverts. J’ai dû,; un jour, garer mon camion sur l’accotement de la RN26, au village Amirouche (commune d’Akbou, ndlr) pour faire un petit somme et récupérer, car j’étais abattu par la fatigue et le manque de sommeil », raconte ce père de famille. Notre vis-à-vis avec qui nous avons fait un bon bout de chemin, nous racontera cette anecdote survenue en ce mois de carême, en ces termes: » Un jour, j’ai vu un camion roulant sur la RN5 dans les territoires de la wilaya de Bordj Bou Arreridj, slalomer dangereusement. En m’approchant de lui, j’ai constaté que le conducteur s’était endormi. J’ai dû lui sonner bruyamment pour le réveiller, autrement… ». Cet exemple de l’endormissement au volant est des plus édifiants quant à la nécessité impérieuse pour les conducteurs de faire « le plein »…de sommeil durant la nuit !
Syphax Y.