Le mois sacré du Ramadhan est l’occasion pour de nombreux marchands de squatter rues et trottoirs pour exposer leurs marchandises en plein centre-ville de Bouira.
En effet, lors d’une virée que nous avons effectuée dans l’artère Aissat Idir, ex-rue de France, située en plein cœur de la ville, il nous a été donné de constater l’ampleur du phénomène et surtout l’anarchie qu’il génère. Les marchandises étalées à même le sol vont des fruits et légumes jusqu’aux boissons gazeuses en passant par divers produits alimentaires (feuilles de diouls, pains,…). Toutes ces marchandises sont bien évidemment commercialisées dans des conditions d’hygiène pour le moins discutables et sous un soleil de plomb. La plupart de ces marchands, des jeunes en majorité investissent la rue très tôt le matin et ne quittent les lieux qu’à quelques minutes de la rupture du jeûne. La rue ne désemplit pas et il arrive souvent que des bouchons s’y forment à longueur de journée. Du coup, piétons et automobilistes se trouvent piégés dans une rue étroite où plus aucun espace n’échappe au squat des marchands de l’informel. Le comble c’est que les boissons et autres produits alimentaires proposés à la vente côtoient des ordures ménagères qui jonchent la voie publique ! Ces pratiques commerciales ne sont pas conformes aux règles d’hygiène et de qualité. Mais la ruée des consommateurs sur ces lieux peut s’expliquer par les prix relativement abordables des marchandises. Le plus souvent, le consommateur est très peu regardant sur la qualité du produit et de sa provenance. C’est du moins ce que nous confiera Mohamed, un père de famille qu’on a croisé dans la ruelle. «Les familles à moyens revenus sont plutôt attirées par les prix abordables proposés au niveau de cette rue ; toutefois, la qualité des marchandises proposées laisse à désirer. Mais bon ! On n’a pas trop le choix», se désolera-t-il. Il est vrai que dans de nombreux points de vente illégaux, des files d’attente se forment devant les étals des boissons les plus prisées en ce mois sacré à savoir les «Cherbet». Ce produit qui se vend dans des sachets en nylon, est fabriqué à base de beaucoup de colorants et énormément de sucre. Ces boisons vendues sous le soleil peuvent s’avérer dangereuses pour la santé des citoyens. Récemment encore, l’association de protection et d’orientation des consommateurs et de l’environnement, l’APOCE, a mis en garde les consommateurs contre ces boissons et les répercussions négatives qu’elles peuvent engendrer sur leur santé car les taux élevés du sucre et les colorants utilisés sont à l’origine de plusieurs pathologies. Des mesures strictes doivent être prises par la Direction du commerce et les services concernés afin d’éradiquer ce fléau et préserver la santé du consommateur. Il faut signaler que ce marché qui s’installe au niveau de la rue de France est plus au moins toléré par les services municipaux durant le mois de Ramadhan. Mais une fois celui-ci passé les services de sécurité veillent au grain en interdisant toute activité commerciale informelle au niveau de la rue. L’an dernier, la rue a été aussitôt libérée des étals de l’informel une fois le mois béni achevé.
A. K.