Arrivées à maturité et découvertes depuis un peu plus d’une semaine, les figues fraîches précoces localement dénommées Ivifren qui font fureur, ont été miraculeusement épargnées par un climat caniculaire qui a sévi durant les débuts de ce mois de juillet, avec des pics qui ont fait grimper les températures en flèche oscillant entre 43 et 45° à l’ombre.
Des températures sensées affecter durement ces fruits exotiques très sensibles, notamment la première série (précoces), particulièrement, quand la hausse des températures est accompagnée du sirocco. Il suffit d’habitude d’une seule journée de ce genre de climat pour venir à bout de ces fruits dont le sirocco apporte un frein brutal leur processus de maturité par un arrêt complet de la circulation de la sève entre la branche mère et le fruit, qui vire rapidement au jaune clair et finit par se détacher à moitié asséché au bout de deux jours au maximum, pour former un tapis au-dessous du figuier. Cependant, ces fruits immatures font le bonheur de l’ensemble du cheptel ruminant qui en raffole. Très nutritifs, les éleveurs les emmagasinent et s’en servent comme une composante du régime alimentaire destiné à l’embauche (engraissement) des bêtes. Les agriculteurs expérimentés imputent ce peu d’incidence négative de la canicule sur la récolte des figues en général au changement climatique intervenu dans la région depuis la mise en service des deux proches barrages, Tichy Haf à l’Est, dans la région d’Akbou, et Tilesdit à l’Ouest, dans la commune de Bechloul, tous deux à l’origine de la formation d’un micro climat qui a pris la région de M’Chedallah en sandwich et comme sous serre, provoquant du coup une hausse sensible du taux d’humidité. Depuis leur mise en service il y a presque 05 ans, ce nouveau climat a contrecarré le sirocco et protégé de nombreuses espèces de récoltes, dont les figues fraîches.
Ce qui explique en toute logique le fait qu’elles ont été épargnées par l’exceptionnelle canicule enregistrée en ce mois de juillet.
Ce premier constat rassurant augure d’une récolte fort prometteuse des figues fraîches cette année, au même titre d’ailleurs que les figues de barbarie qui arrivent à maturité durant la même saison, soit à partir de la deuxième décade du mois de juillet. Une aubaine pour les petites bourses et les pères de familles de situation modeste qui se tiennent…les entrailles en ce Ramadhan, à cause des commerçants des fruits et légumes qui ont attrapé la traditionnelle boulimie en «chauffant le tambour» en matière de prix, lesquels se sont de nouveau emballés.
Ces deux fruits exotiques très prisés qui arrivent au moment propice et qui continuent toujours à être gracieusement offerts par ceux qui les cultivent dans la région de M’Chedallah, garniront les méïdas de ces familles à bas revenus. En attendant, ce sont les enfants «libérés» des écoles qui font bombance avec les figues fraîches précoces, qui prennent des formes alléchantes grâce au micro climat. Espérons que le reste des cultures, notamment l’olive, l’arboriculture fruitière et le vignoble, tireront le même profit de cette hausse du taux d’humidité qui indispose malheureusement les asthmatiques et ceux ayant des problèmes broncho-pulmonaires.
Oulaid Soualah
