Pour la énième fois, notre journal fait l’objet d’un plagiat caractérisé de la part d’un bureau d’études qui a réalisé une étude d’impact environnementale pour un projet d’extraction de matériaux alluvionnaires que compte installer l’entreprise Sarl Filali dans la commune de Bordj Okhriss, sur le cours de l’Oued El Hammam. Si, par le passé ce sont des journaux et sites internet qui se prêtent à ce genre de pratiques déloyales, ignorant les efforts accomplis par les rédacteurs des articles recopiés intégralement, cette fois-ci le déshonneur revient à un bureau d’études dont le rapport final porte l’en-tête de la République [RADP, ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Wilaya de Bouira]. Le bureau d’études en question porte l’adresse suivante : EURL, Générale Expertise &t Contrôle-Bureau d’études environnementales-Djelfa. Il a réalisé « son » étude pour le compte la Sarl Filali qui a sollicité de la direction de l’environnement de la wilaya de Bouira une autorisation de créer une sablière sur l’Oued El Hammam, commune de Bordj Okhriss. Il se trouve que les pages 24 et 25 de ce document ne sont pas le fruit des efforts et de la réflexion des responsables du bureau d’études, mais un simple copier-coller d’un article de fond, une étude d’hydrologie et géomorphologie que nous avions publiée dans l’édition du 28 janvier 2007 sur le bassin versant de la Soummam, avec ses affluents qui se répartissent sur les wilayas de Bouira, Bordj Bou-Arreridj, Sétif et Béjaïa. L’importance de cette étude, qui requis de nous un travail de bureau (cartographie) et des déplacements sur les sites des quatre wilayas concernées par le réseau de la Soummam, lui a valu de figurer dans l’encyclopédie universelle Wikipédia (y consulter l’article « Soummam »). Sans souci de déontologie ni de professionnalisme, le bureau d’études de Djelfa est tombé dans la facilité de « fourguer » à la direction de l’environnement de la wilaya de Bouira le fruit d’un travail accompli par les autres. Cette dérive éthique est d’autant plus condamnable qu’elle n’est pas l’œuvre d’un journal, comme certains titres qui encombrent parfois les étalages des buralistes et faisant dans le « remplissage », mais d’un bureau d’études agrée par le ministère de l’Environnement et censé produire des études sérieuses au profit de l’économie et de l’environnement. De même, notre journal est d’autant plus contrarié et offensé qu’il a soulevé à maintes reprises la problématique des bureaux d’études algériens qui ont été peu intégrés dans les plans quinquennaux de développement lancés par le gouvernement depuis le début des années 2000. Il a souvent milité pour la mise à niveau technique et managériale de ces outils nationaux d’expertise, qu’ils soient publics ou privés, en mettant en relief, dans le sillage d’une directive présidentielle datant de décembre 2008, l’incongruité et l’inopportunité du recours systématique aux bureaux d’études étrangers qui ont, à maintes reprises, arnaqué les maîtres d’ouvrage algériens en matière d’études et de suivi. Il semble que la meilleure reconnaissance à faire à notre journal ne soit pas de recopier intégralement, à la virgule près, et sans en référer à la direction ou à l’auteur, les articles techniques qu’il a publiés.
Amar Naït Messaoud
