Boudée par les consommateurs durant ce mois de Ramadhan, la sardine qui coûtait il n’y a pas très longtemps entre 400 et 500 DA, a vu son prix chuter jusqu’à 160 DA et jusqu’à 100 DA dans certains quartiers. En tous cas, hier, au marché des Babors de Béjaïa où se vend du poisson frais et de bonne qualité le prix de la sardine ne dépassait pas les 160 DA le kilo. Et même à ce prix, elle trouvait difficilement preneur. Les gens passaient, s’arrêtaient un moment en face des éventaires puis continuaient leur route vers les étals des fruits et légumes. Ceux qui en achetaient, ils se limitaient à un kilo ou même à 500 grammes. Le poisson pendant le Ramadhan, commente un père de famille, c’est juste pour satisfaire une envie. Et de continuer : «Je suis sûr qu’au moment de la rupture du jeûne, on n’y touchera même pas.
Pendant la journée, la plupart des gens oublient qu’ils n’ont qu’un seul ventre et qu’une fois la chorba et le bourek ingurgités, il ne restera plus de place pour le poisson. Ceci en plus de la lourdeur qui cause à l’estomac et la soif du lendemain». Quand on évoque la chute du prix du poisson, il s’agit bien évidemment du prix de la sardine, celui des autres variétés de poissons n’a pas baissé d’un iota. Mais, ce que beaucoup de gens ne comprennent pas, c’est qu’au moment où la sardine coûtait 400 à 500 DA, les poissonniers se plaignaient du fait que leur marge bénéficiaire était infime, et affirmaient que s’ils réduisaient les prix d’un seul DA par kilo, ils travailleraient à perte. Et maintenant que les prix ont subi une chute de l’ordre de 300DA et que les quantités vendues sont minimes, oseront-ils avancer encore qu’ils travaillent à perte ?
B. Mouhoub