Passées huit heures du matin, il devient de plus en plus difficile de dégoter une place de stationnement à Aïn El Hammam, à quarante-cinq kilomètres de Tizi-Ouzou. Les quelques places laissées libres devant leurs magasins par les «commerçants squatteurs» sont prises d’assaut par les employés des administrations, arrivés de bonne heure dans la cité. Il faut sillonner les rues plusieurs fois, si la chance vous sourit, avant de tomber sur un automobiliste décidé à quitter les lieux. Ce qui, on s’en doute, se répercute sur le flux de la circulation. Roulant au ralenti, à la recherche d’un espace où se garer, des dizaines de véhicules tournent en rond et créent involontairement des embouteillages qui durent parfois des heures.
«Ce n’est pas l’espace qui manque à Aïn El Hammam mais un minimum de civisme de nos concitoyens», lance un automobiliste en colère qui vient de se quereller avec un commerçant qui réserve «sa» place de stationnement à l’aide de deux chaises. Ce sont plus d’une cinquantaine d’autres propriétaires de locaux qui n’hésitent pas à délimiter «leur territoire» avec des caisses, des briques ou autres objets, devant dissuader de paisibles citoyens de garer leurs véhicules. Arrivées de bonne heure en ville, certaines personnes indélicates squattent plusieurs endroits à la fois, qu’ils réserveront à leurs véhicules ou à ceux de leurs amis lèves-tard. Il en est ainsi durant toute la journée. Dès qu’une voiture s’en va, les objets dissuasifs refont leur apparition à sa place. Frustrés, certains automobilistes en colère en arrivent souvent aux mains avec ceux qui, «sans crainte aucune, s’arrogent tous les droits sur le domaine public, devenu leur propriété».
Il faut dire aussi que les deux parkings privés, en litige à une époque avec l’APC, demeurent toujours fermés. Par ailleurs, certains trottoirs, construits à la périphérie, ont réduit les lieux susceptibles de servir au stationnement. Même la sortie Ouest «Thiqarabin», jadis plus accueillante, est encombrée depuis que les accotements ont été carrelés des deux côtés. Un plan de circulation qui prendra en compte la question du stationnement est plus que jamais souhaité.
A.O.T.
