L’éradication de l’habitat précaire est saisie à bras-le-corps ces dernières années. L’opération a été lancée au niveau de la Cité du marché. Le dernier recasement a touché plus de trente-cinq familles. Lors d’une virée sur les lieux, il nous a été donné de constater qu’il restait encore sept familles sur un site où les conditions de vie sont lamentables, notamment durant cette période hivernale. Les eaux de pluie suintent le long des murs décrépis. Des détritus jonchent les alentours car les habitations se trouvent à côté d’un marché. Ayant rencontré un habitant faisant partie de ces familles qui refusent tout déplacement vers un autre lieu, interrogé, il nous a répondu : “On ne peut pas aller ailleurs. Nous sommes ici depuis 1965. Si on nous attribue des logements sociaux, on ne pourra s’acquitter du loyer”. Avant qu’un deuxième jeune n’intervienne pour mieux nous expliquer la situation : “Nous avons demandé aux autorités de nous céder ce terrain. Et avec l’aide des 50 millions de centimes du RHP, on peut construire des logements décents. Nous avons aussi proposé une autre solution : un lot de terrain ailleurs et une aide sociale à la seule condition que ce site soit réservé à la réalisation de projets et qu’il ne soit pas cédé à d’autres, car nous sommes les premiers dans le cas où la décision de sa cession est décidée”. Cette situation remonte au temps où les derniers citoyens ont été recasés, il est attendu que la nouvelle équipe dirigeante, récemment installée, trouve la solution idoine pour en finir avec ce problème. Car, faudra-t-il le souligner, ces familles sont en danger surtout que l’hiver n’est pas encore terminé. D’autres cités attendent leur restructuration. On citera Boufhaïma et Maâmar. En tout cas, avons-nous appris, toutes les études ont été faites et la liste établie. Le problème de la résorption de l’habitat précaire est complexe, surtout quand on sait que le niveau de vie des familles a sensiblement baissé ces dernières années.
Amar Ouramdane