Slimane Chabi ravit son public

Partager

Pour cette deuxième journée de la manifestation organisée conjointement par l’APC des Ouacifs et le HCA, l’émotion était à son comble.

En effet, après un témoignage rendu au grand poète, du 18ème siècle, de la région, El Hadj El Mokhtar (1708), par l’universitaire Salhi Mohand Akli, le représentant du HCA, Monsieur Aziri Boudjema, et l’écrivain Bentaleb Brahim, ce fut au monumental poète Ahmed Lahlou d’ouvrir le bal de la poésie avec sa voix forte et son verbe acéré qui ont fait vibrer l’assistance comme jamais. Vint ensuite la première partie du concours de poésie qui a vu défiler des poètes de talents, comme Salmi Moussa qui étonna plus d’un par l’audace de sa thématique, Hamid Ibri avec sa verve habituelle et surtout le phénoménal Ahmed Khatabi qui, mine de rien, est en train de révolutionner la thématique de la poésie kabyle contemporaine.

Après un break d’une vingtaine de minutes où l’on fêta comme il se doit les enfants devant être circoncis hier (mardi) sous les airs envoutants des idhabalen mais surtout sous la voix enchanteresse de la jeune Sandra avec ses ibougharene, la seconde partie du programme fut entamée par un bel hommage rendu au chanteur Slimane Chabi. Celui-ci, en superbe forme, égaya le nombreux public des deux sexes, par ses nouveaux poèmes, au point où il fut à chaque fois réclamé pour en déclamer davantage. Le chanteur fut remercié à la fois par Mourahne Rahmane en sa qualité de P/APC des Ouacifs, et par le chef de daïra, avant qu’on ne lui remette des prix de reconnaissance pour son apport à la chanson et la poésie kabyles. La suite fut consacrée uniquement à la poésie, puisque une dizaine de poètes se sont succédés sur scène enchaînant prouesse sur prouesse, devant un public conquis et ravi et un jury fort attentif.

Il n’en pouvait être autrement tant la poésie de Dali Salima, Abderrezak Farez, Meznade Mohamed, Hessas Toufik, Badadaoui Ahmed, pour ne citer que ceux-là était un hymne à l’évasion, une méditation et un voyage vers la reconquête du MOI de chacun de nous, du fait de l’enchantement qu’exerçait sur le public le verbe vif et langoureux de cette poésie portée par des talents fous et audacieux. Des talents qui, petit à petit, touche par touche, dessinent le visage de la poésie kabyle de demain, ancrée dans le terroir mais ouverte sur le monde contemporain et au diapason de l’humain au delà de sa culture. En cela, cette poésie est telle que la rêvait le grand Mouloud Mammeri. Poésie d’un lieu de tous les lieux, poésie d’un temps de tous les temps.

A.S Amazigh

Partager