Coordinateur à l’agence de développement social de la wilaya de Béjaïa et responsable de la cellule de proximité et de solidarité à l’APC de Béni Maouche, Kebbiche Aissa a su donner un meilleur cadre de vie aux handicapés mentaux des daïras de Seddouk et Béni Maouche en créant l’association «DEFI» en 2006. Il a été élu président, un poste qu’il occupe depuis cette date à ce jour. Il a constitué une équipe dynamique qui travaille inlassablement pour rendre la vie agréable à cette frange de la société. Avant la création de cette association, les jeunes handicapés mentaux enduraient une misère noire chez leurs parents, dont la plupart sont pauvres, n’ayant pas de moyens pour subvenir à leurs besoins. Aujourd’hui, ces jeunes handicapés sont épanouis du fait qu’ils ont leurs couches quotidiennes, ils ouvrent droit à des cérémonies propres à eux, à des excursions et à des formations pour ceux qui ont des aptitudes à les suivre. Tout ce dont bénéficient les enfants handicapés soulage leurs parents. Nous l’avons sollicité pour un entretien qu’il nous a accordé.
La Dépêche de Kabylie : Parlez-nous du projet du centre médico-pédagogique que vous avez pu arracher après des années de revendications?
Kebbiche Aissa : Le projet du centre médico-pédagogique que nous avons pu obtenir finalement est sur la bonne voie, puisque nous avons effectué un choix de terrain. Mais seulement, sa réalisation va prendre du temps alors que la plupart des handicapés habitant dans les villages des communes éloignées telles que Bouhamza, Béni Maouche, Amalou et M’cisna, ont en grandement besoin et dans l’immédiat. Sur ce, la direction de l’action sociale de Béjaïa vient de nous accorder une annexe d’un CMP pour la prise en charge des enfants handicapés mentaux.
Avez-vous où implanter cette annexe ?
Elle sera installée dans une école primaire. Probablement dans celle d’Ighil Ouchekrid qui a été fermée depuis quelques années pour manque de carte scolaire.
Avez-vous les moyens nécessaires pour son bon fonctionnement, notamment l’encadrement?
Elle sera rattachée au CMP de Timézrit qui la dotera en personnel pédagogique. Il se chargera aussi de la doter en d’autres moyens tels que la cantine, car les enfants handicapés bénéficieront de la demi-pension. Le rôle de notre association est de recenser les enfants handicapés qui vont bénéficier de cette prise en charge.
Est-ce que vous avez des projets en cours de réalisation?
Nous allons bientôt ouvrir un centre d’apprentissage pour les enfants handicapés mentaux. Il sera ouvert dans la ville de Seddouk. La subvention reçue de la DAS et de l’ADS est de 4.000.000,00 de dinars. Nous allons créer beaucoup de spécialités, comme la couture et la broderie, l’espace multi service informatique, la coiffure dames/hommes et la poterie. Par ailleurs, dans le cadre de l’accompagnement à domicile, la DAS et les bienfaiteurs nous ont donnés des équipements, tels les machines à coudre et de broderie destinées aux enfants handicapés. Nous avons déjà distribué un lot de 10 machines à coudre. Nous avons aussi acheté un fourgon aménagé en ambulance pour le transport dans de bonnes conditions des malades handicapés.
Avez-vous mené des activités «spécial Ramadhan» ?
On a distribué un quota de 140 couffins de denrées alimentaires pour les familles des personnes handicapées, les familles démunies et les personnes âgées.
Avez-vous des projets futurs ?
Nous allons distribuer, lors de la journée du 03 décembre prochain, qui coïncidera avec la journée mondiale des handicapés, un appareillage et un carton de couches pour chaque enfant handicapé des daïras de Seddouk et de Béni Maouche.
Le mot de la fin ?
Je remercie Mobilis, la DAS, l’ADS et les particuliers qui aident notre association dont la mission est d’assurer un cadre de vie meilleur pour les enfants handicapés.
Entretien réalisé par L. Beddar