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Bouira prend les devants

Les maladies à transmission hydrique, celles que l’on désigne communément par leurs initiales, les fameuses «MTH», ont été au centre d’une réunion-débat organisée, mercredi dernier, au siège de la wilaya.

Présidée par le secrétaire général, elle a permis à ce dernier de présenter son plan d’action articulé autour de quelques axes: préservation de l’hygiène publique, analyse et contrôle de la qualité de l’eau et des produits alimentaires dans les établissements publics et les établissements scolaires, disponibilité des produits pharmaceutiques (sérum, vaccin) et sensibilisation autour des risques liés à la consommation de certains produits périssables. Elle a permis, d’autre part, au deuxième responsable de la wilaya, de se pencher sur d’autres dossiers liés à l’AEP, à l’assainissement et à d’autres maladies, comme les intoxications alimentaires, la typhoïde, la rage ou les zoonoses.

A cet égard, le président de cette réunion a, en forme de préambule, exhorté les chefs de daïra présents, à réactiver le dispositif d’aide sociale «Blanche Algérie» pour plus d’hygiène et de propreté dans les rues de nos villes et nos villages envahis, en cet été particulièrement chaud, par la saleté et les mauvaises herbes. Le représentant de la direction de la santé a, de son côté qualifié la situation régnant dans le secteur, comme «relativement calme». Pour le premier semestre, ses services ont enregistré 55 cas d’intoxication alimentaire, 1 cas de typhoïde et 34 cas d‘hépatite A. Une comparaison avec l’année écoulée a permis de montrer que la courbe évolue négativement. En effet, pour la période correspondante, les services ont enregistré en 2014, 201 cas d’intoxico-infection, 1 cas de typhoïde et 64 d’hépatite B.

Concernant les autres maladies, le rapport a fait état de 14 cas de zoonose, 1de brucellose et 5 de kyste hydatique, contre 4, 35 et 1 cas pour l’année écoulée. Tout en reconnaissant que les morsures canines sont en augmentation, et la wilaya «n’a pas d’abattoir» digne de ce nom, c’est-à-dire, conforme aux normes établies. Appelant à plus de prise de conscience, le SG a souligné les efforts déployés en la matière qui selon lui, se sont traduits, en autres, par l’abattage de 1 000 chiens errants. Ainsi, invité à faire le point sur la situation prévalant au niveau de son secteur en matière de santé publique, le responsable de l’agriculture a indiqué que ses services ont recensé 14 cas de rage, 18 de brucellose et 1 de typhoïde (à Raouraoua, consécutif aux eaux usées).

14 cas de rage et 18 de brucellose enregistrés

Evaluant le nombre de bovins à 29 234 têtes et celui des poulets à 90 000 sujets, le DSA a profité de l’occasion, pour souligner les efforts soutenus par son secteur en matière de préservation, et a parlé de 219 bêtes atteintes de brucellose, de l’abattage systématique des «sujets faibles» et a rassuré que les personnes touchées par cette maladie seront prises en charge dans l’immédiat. Par ailleurs, le même responsable a rapporté que 231 kg de viande rouge et 50 kg de viande blanche ont été saisies comme étant impropres à la consommation. Le SG a intervenu à ce propos, et a insisté sur le rôle du bureau d’étude communal) et la nécessité d’installer un technicien au niveau de chaque commune, pour suivre de près la situation concernant les MTH et les autres maladies qui se manifestent dans les grandes chaleurs.

Les choses se présentent plutôt mi figue mi raisin, comme on dit au niveau de l’ADE. Et plus raisin que figue si le fruit à pépins et plutôt vert. Le SG a fait une remarque sur la fuite au niveau de l’ancienne cité Gouizi qui attend toujours d’être réparée, cela fait deux mois qu’elle existe. Une première réparation bâclée n’avait pas réussi à l’enrayer. Or, le rapport présenté par cette agence indiquait que 12 opérations ont été lancées dans le cadre de la lutte contre les MTH et 14 autres dans le cadre de la réhabilitation et de la rénovation des réseaux d’assainissement et l’AEP. 1 268 fuites ont été réparées, selon ce rapport qui ajoute que les nouveaux réseaux mis en place dans le cadre de la rénovation et du transfert d’eau, à partir des barrages, présentent des défauts qui occasionnent de nombreuses fuites. La qualité du travail et celle des conduites sont mises en cause.

Mais ce n’est pas le seul problème, les difficultés de recouvrement des créances au niveau de Saharidj, commune à l’extrême est de la wilaya, met l’ADE dans un profond embarras: faudrait-il couper l’eau sur l’ancien réseau et ouvrir le nouveau, alors que, les 1 200 clients refusent de payer ? Le rapport note que sur les 400 engagements signés, aucun n’a été honoré. Le SG a proposé de «mettre la clientèle devant le fait accompli», en mettant hors service l’ancien réseau et ne laisser que le nouveau qui sera désormais tarifié quitte à recourir à «une tarification forfaitaire», puisque les clients arrachaient les compteurs. De son côté l’ONA, a fait savoir que, depuis lundi dernier, elle est passée de la gestion de 17 communes à 28, et présenté son projet d’assainissement long de 22 km et de trois nouveaux stations d’épuration. Selon son rapport, elle est confrontée, elle aussi, à des problèmes de recouvrement dans trois communes, dont Bouira et Khabouzia de l’ordre de 200 millions de DA chacune.

Ce sont des prestations de services consistant en remplissage par citernes des châteaux d’eau, lors des coupures pour travaux dans ces trois communes. Enfin la direction du commerce a, à cette occasion, présenté son bilan qui a fait état de 3 660 interventions sanctionnées par 450 PV, suite aux 454 infractions constatées, et par la fermeture de 56 locaux commerciaux. Selon la même source, les services du commerce ont saisi 6,6 tonnes de produits impropres à la consommation d’une valeur estimée à 888.000 DA.

Aziz Bey

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