Nous avons chanté victoire durant tout le mois de carême qui n’a pas boosté les prix des fruits et légumes. Au contraire, c’est la première fois que le mois du jeûne est passé sans augmentations. Les consommateurs se sont réveillés dimanche matin avec de nouvelles hausses de prix inhabituelles. Profitant de la forte demande des ces derniers jours, les commerçants de Aïn El Hammam ne se sont pas fait prier pour renflouer leurs caisses demeurées vides durant les deux jours de l’Aïd. Sur la place de Aïn El Hammam, aux abords du marché les deux ou trois marchands qui disposent de légumes n’ont pas hésité à afficher les haricots verts à deux cent cinquante dinars. Ceux qui en demandaient les prix tenaient leur tête, n’arrivant pas à croire ce que leur disait le marchand. Il a fallu le faire répéter pour que ce vieil homme se rende compte que son ouïe ne lui fait pas défaut et qu’il a bien entendu. Dans les deux autres caisses, la carotte trône avec cent cinquante dinars (150,00 DA) alors qu’il y a une semaine, elle n’atteignait pas la moitié. «C’est scandaleux !», lance un client qui voulait se renseigner sur le coût de la salade. «Cent vingt dinars (120,00 DA) pour de l’herbe. C’est inimaginable», ajoute-t-il. La courgette vendue à cinquante dinars avant l’Aïd, est remontée en flèche pour atteindre rapidement les cent vingt dinars (120,00 DA). Les explications habituelles où chaque intervenant renvoie la balle aux autres, facilitent la tâche des commerçants auxquels les clients posent la question de savoir les raisons de cette subite flambée. «Les fellahs n’ont pas travaillé pendant l’Aïd. Ce qui a influé sur le marché. Les mandataires profitent de la faiblesse de l’offre pour pratiquer les prix qu’ils veulent», répond-on. Des discours auxquels plus personne ne croit et qui, de toute façon, ne vont pas baisser la mercuriale. «Ce n’est pas fini. Attendez le début des fêtes et vous verrez», ajoute un jeune commerçant.
A.O.T.