La ministre de l’Éducation nationale a procédé, hier, àl’ouverture officielle des travaux de la conférence nationale sur l’évaluation à mi-parcours de la réforme de l’école, en présence du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal.
La rencontre, de deux jours, prendra fin ce soir et donnera lieu, selon la ministre de tutelle, «à des propositions opérationnelles», qu’elle s’engage «à traduire en mesures effectives dès la rentrée scolaire 2015-2016». Intervenant à l’occasion, le Premier ministre a critiqué vigoureusement la période et la durée des épreuves du baccalauréat, proposant ainsi de procéder à leur révision, citant l’exemple de l’examen du baccalauréat qui s’étale sur une « longue période de cinq jours ».
Il a, à cet effet, réfuté que ces épreuves soient organisées sur une période de cinq jours, en soulignant la nécessité de réduire cette période en deux jours et demie. Il a, par ailleurs, recommandé d’entamer une réflexion dans l’optique d’instaurer un bac professionnel, pour ainsi encourager les élèves ne pouvant pas aller vers l’université à s’orienter vers le secteur de la formation professionnelle. En outre, le Premier ministre a annoncé la mise en place d’un commun accord avec le ministère de l’Intérieur interdisant aux responsables des écoles d’exiger des dossiers administratifs à chaque rentrée scolaire.
Toutefois, l’objectif assigné à cette conférence nationale, a-t-il dit, «n’est pas de sortir avec une nouvelle réforme du système éducatif mais d’améliorer le secteur de l’éducation, en sortant avec une évaluation objective, dans le but de la prendre en considération». Il a, dans ce sens, refusé de procéder à la réforme du système éducatif chaque dix ans, soulignant qu’il y a des changements chaque année. Pour lui, l’école algérienne a réalisé plusieurs acquis «remarquables». La preuve, dit-il : il y a actuellement neuf millions d’élèves, 450 000 enseignants et 26 000 établissements scolaires. «On ne peut se permettre de revenir en arrière», a lancé le Premier ministre, rappelant qu’ «il y a eu beaucoup d’acquis qui sont palpables».
Pour la révision de la période et de la durée du BAC
Il a rappelé qu’entre 2010 et 2014, l’État a dépensé plus de 45 milliards de dollars. «Si nous voulons avoir une économie forte, le défi qui s’impose est la formation de la ressource humaine et du potentiel national», a-t-il indiqué en affirmant qu’entre 2000 et 2014, des acquis considérables ont été réalisés, et ce sans parler du secteur de l’enseignement supérieur, où il a été enregistré 500 000 étudiants. Un chiffre qualifié de « considérable », selon le Premier ministre.
Il a, à cet effet, affirmé que l’État poursuivra ses efforts en faveur de l’Éducation nationale, et ce, conformément aux instructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en vue de doter l’école algérienne de tous les moyens, malgré le recul des capacités financières induites par la chute des prix du pétrole. Un secteur qui, selon lui, représente le meilleur investissement qui consiste en « les ressources humaines à même d’arrimer le pays vers le savoir et une économie forte dans un contexte international concurrentiel, où le capital humain est essentiel pour un développement durable ».
Tout en mettant en garde contre la lourdeur du cartable qui dépasse les 15 Kg, le Premier ministre dira que le cycle primaire chargé d’apprendre à l’élève à lire et à écrire sans pour autant « le noyer dans des théories ». S’agissant de l’enseignement des sciences et de la technologie, M. Sellal a souligné qu’il était « vital de favoriser l’enseignement et l’acquisition de connaissances et de compétences dans ce créneau » des sciences et technologies. Il a fait savoir que le taux d’enseignement dans la filière des mathématiques est actuellement de 10%, indiquant que l’objectif c’est d’atteindre 15%, l’année prochaine. Lors de cette conférence nationale, le Premier ministre a appelé les enseignants à « consacrer la stabilité sociale qui reste le fondement de la stabilité nationale », indiquant que « l’enseignant a le droit d’avoir des activités politiques mais loin de l’établissement scolaire ».
« Le gouvernement va déployer tous ses efforts pour répondre aux revendications des syndicats à qui il est demandé de considérer la conjoncture actuelle, sachant que les recettes nationales ont reculé de 47,1% », a-t-il déclaré en leur demandant également une meilleure maîtrise des relations avec le ministère de l’Éducation. Il a mit en garde, dans ce sillage que les surenchères, qui pourraient porter atteinte à l’école, « ne seront pas tolérées ».
L.O.Challal