Le seuil de l'alarme !

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La pollution de l’oued Sahel a atteint le seuil d’alarme, ces derniers temps. Si l’on prend la partie qui passe par la commune de Boudjellil, le verdict est sans appel: Le débit des eaux de ce oued a, certes, diminué mais, de l’autre côté la pollution a, paradoxalement, augmenté! Actuellement, cette rivière est devenue, avec la sécheresse qui sévit depuis des mois déjà un égout à ciel ouvert, où les eaux usées, puantes et glauques, coulent doucement comme coagulées par tant de rejets liquides.

Il est impossible de se tenir près de ces lieux, tellement, ça empeste. Néanmoins, faut-il souligner, que tous les réseaux de l’assainissement des communes limitrophes, comme Boudjellil, Tazmalt, Aït R’zine, pour ne citer que celles-ci, débouchent vers cette rivière? laquelle, en conséquent, est transformée, par la bêtise humaine, en un véritable collecteur des eaux usées. Pourtant, à une époque lointaine, ses eaux étaient limpides, et même potables, à en croire un vieux de la région, «Je me souviens, alors que j’étais jeune, que cette rivière n’était pas polluée comme aujourd’hui. Ses eaux étaient claires, on irriguait avec nos cultures, et on en buvait même!», se remémore, amèrement, notre interlocuteur. Aujourd’hui, elles sont tellement polluées qu’il n’y subsiste pas un animal aquatique à l’instar des batraciens « décimés », probablement, par des matières toxiques! Toutefois, sa pollution n’est pas due, uniquement, au déversement des rejets liquides, mais il y a aussi les ordures en tous genres qui sont jetées sur les berges et dans le lit de cette rivière.

A cet effet, l’immense décharge d’Ichikar, située à équidistance, entre Les chefs-lieux communaux de Boudjellil et Tazmalt, en est l’exemple malheureux, d’une impureté à grande échelle. Ce dépotoir, qui s’étend sur plusieurs hectares, est une catastrophe écologique qui ne dit pas son nom. Si vous y mettez les pieds, vous vous croirez dans la tristement célèbre décharge d’oued Semmar, située à l’entrée d’Alger. Quoique, force est de constater que rien n’a été entrepris dans le sens de dépolluer cette rivière, où, le comble, des dizaines de forages sont implantés sur les bords. L’eau que consomment les ménages des communes limitrophes provient de la nappe souterraine située juste en-dessous de cette rivière polluée. Qui dit que cette nappe n’est pas déjà polluée?

Syphax. Y

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