Un procédé à gros risques…

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Bien que décriée et qu'elle fût à l'origine de plusieurs départs de feux par le passé, l'incinération des ordures ménagères et industrielles continue à être pratiquée dans les décharges publiques, et ce au mépris de tous.

En effet, c’est ce que l’on a relevé dans la localité de Chorfa, située à 50 km à l’Est de Bouira. Apparemment, les éboueurs veulent, à chaque fois, réduire le volume des ordures, qui s’entassent en monticules, et procèdent à l’incinération des déchets jetés dans la décharge publique située sur la rive Nord de l’oued Sahel, à quelques dizaines de mètres, seulement des oliveraies, et à 5 km au Sud du village de Chorfa. Cette pratique ne date, malheureusement pas d’hier, puisque, chaque jour, ils mettent le feu à cette décharge, d’où s’échappent des colonnes de fumées épaisses, emplissant les lieux.

La situation se corse davantage avec les courants d’air et les vents qui se soulèvent, pratiquement, chaque après-midi, et « étalent » les fumées sur plusieurs kilomètres. L’atmosphère immédiate se trouve, en conséquent, polluée, et l’air devient irrespirable, surtout pour les riverains. Ce procédé continue de soulever le mécontentement, aussi bien de la population que des observateurs avertis, car le feu mis aux déchets peut, éventuellement, se propager, rapidement aidé par la canicule, en causant, par la suite des départs d’incendies inextinguibles.

Pour l’illustration, cela s’est produit l’été de l’année dernière, où un feu s’est déclaré aux alentours de cette immense décharge, et qui, dans sa propagation, a ravagé essentiellement des tamaris, de la broussaille et des buissons sur plusieurs hectares. Néanmoins, heureusement que les flammes n’avaient pas « léché » les oliviers qui se trouvaient à proximité autrement, ça aurait été un véritable désastre, d’autant plus qu’il existe un parc oléicole impressionnant dans la vallée du Sahel, constitué de milliers d’oliviers centenaires pour la majorité. C’est un véritable patrimoine « agricole » en somme.

A la lumière de ce constat, n’est-il pas donc judicieux, pour ne pas dire impérieux, que ce procédé d’incinération des ordures soit carrément bannit, afin de parer à la déclaration de tout incendie, aux conséquences impondérables? Et encore, la gestion efficiente des déchets ménagers devrait être l’une des priorités des pouvoirs publics, car la santé de la population et de la protection de l’environnement est plus que jamais menacé par la pollution, et ce à travers une déchetterie qui traiterait les ordures, sans recourir à des procédés dangereux pour l’homme et la nature.

Y.Samir

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