Béjaïa, destination touristique prisée

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Malgré une chaleur étouffante qui règne en ce mois de juillet à Béjaïa, l’été reste synonyme des beaux jours dans la capitale des Hammadites. Il l’est, aussi, de l’arrivée en masse des estivants vers les plages, des fêtes de mariages qui se succèdent les unes derrière les autres, des retrouvailles entres amis, du retour des émigrés qui retrouvent les leurs.

Quelques uns, parmi ces émigrés, viennent en voiture, et dès leur débarquement du bateau et l’accomplissement des formalités douanières, ils se déversent à bord de leurs véhicules surchargés de bagages dans les rues, qui avoisinent le port et se dirigent en direction de leurs villes d’origine ou de leurs quartiers ou villages. Les autres, qui viennent par avion, sont souvent accueillis par des proches. Le lendemain, la première chose qu’ils font, c’est de se rendre dans une agence de location de voitures. Les estivants nationaux, qui viennent de Sétif, Bordj Bou Arréridj, Boussaâda et Constantine, entre autres régions d’Algérie, pour profiter au maximum de toutes leurs vacances, se sont, dès la célébration de la fête de l’Aïd el fitr, installés dans des camps de toile dressés sur les longues plages de la côte Est de Béjaïa, et des criques enchanteresses du côté Ouest.

Pour certains, la tente du camp de toile ne sert que de port d’attache provisoire. Puisque, chaque matin après le petit déjeuner, vers 9h, ils embarquent leurs petites familles à bord de leurs voitures et partent à l’exploration des sites enchanteurs de Béjaïa. Le plus prisé de ces sites reste celui du mont de Yemma Gouraya. D’une altitude de plus de 660 mètres, il offre une vue panoramique, non seulement sur la ville des Hammadites, construite à ses pieds sur le flanc Sud, mais aussi sur les chaînes montagneuses qui l’entourent. A l’Est, à un jet de pierre plus bas, le randonneur rencontre le Cap Carbon, qui le gratifie d’une vue imprenable et changeante à chaque pas. En poursuivant sa promenade sur le chemin touristique de la corniche, le randonneur aboutira à la crique des Aiguades où des sources d’eau fraiche coulent sans arrêt, à l’ombre épaisse des grands arbres.

A l’Est de la ville, en bordure de la RN9, entre Darguina et Bordj Mira, le vacancier aura à admirer la cascade de Kefrida, dont l’eau tombe à la verticale, sur plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Dans le centre-ville de Béjaïa, la mythique place du 1er novembre, dont la balustrade domine le port et donne une vue magnifique sur les nombreux bateaux en rade et la chaine des montagnes des Babors. Voilà ce que cette ville peut, entre autres plaisirs, offrir à son visiteur. Seulement, ce dernier, pour jouir de ces merveilles de la nature, aura à faire face à un double désagrément. Le premier, c’est les embouteillages dus à la densité de la circulation, les véhicules roulent, souvent, pare-chocs contre pare-chocs, surtout sur les routes qui mènent aux plages. En ville, il faut s’armer de patience pour traverser les «Quatre chemins», où l’on a entamé les travaux de réalisation d’un échangeur, aux «Trois carrefours» de la route des Aurès, où la circulation se bloque plusieurs fois par jour, et à Aamriw, où malgré l’existence d’une trémie qui est censée fluidifier la circulation, le trafic automobile n’est pas toujours aisé. Le deuxième désagrément, qui va ennuyer, sûrement, les vacanciers ce sont tous ces amas d’ordures ménagères qui s’entassent, par tonnes, dans certaines rues.

En effet, en dehors de certains quartiers très fréquentés, comme le boulevard Amirouche, la rue de la Liberté la route des Aurès et, à un degré moindre, le boulevard Krim Belkacem, qui sont plus ou moins fréquentables, le reste de la cité des Hammadites est dans un état lamentable, à l’image du quartier des 1000 logements, de celui des 600 logements de Sidi Ahmed et de la cité «Adrar». Une ville millénaire comme celle-ci, qui renferme tant de vestiges historiques, doit se montrer digne de son statut de ville de lumière et être à la hauteur des ses hôtes, en sachant les accueillir comme il se doit. En clair, elle doit, forcément, se donner la peine de faire son toilettage quotidien, faute de quoi, ses amoureux finiront par la déserter un jour.

B. Mouhoub

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