Bien qu’elle soit proposée à un prix relativement bas, la pastèque n’attire plus grand monde. Les camions chargés à ras bord, en stationnement aux quatre coins du marché d’Aïn El Hammam, présentent le fruit rouge à vingt-cinq dinars le kilogramme. Ni cette abondance, permettant un large choix de pastèques de tous calibres ni les coûts n’attirent plus les consommateurs qui devraient, normalement, être friands, en cette saison. Or, les marchands attendent désespérément les rares clients qui préfèrent ce fruit aux autres, qui sont actuellement à des prix abordables.
Les raisons de cette bouderie ne sont pas claires, certains évoquent la crainte des intoxications, comme c’est le cas dans certaines régions du pays. Des cas d’arrosage de champs par des eaux usées, relayés par la presse, seraient à la base du manque d’engouement des consommateurs de ce fruit très prisé d’habitude. Moins pessimistes, d’autres acheteurs trouvent que le marché est inondé de fruits de saison et que les clients potentiels, qui ont l’embarras du choix, se rabattent sur le melon, le cantaloup, les pèches ou les nectarines, sans compter l’arrivée du raisin, à des prix très abordables, ces derniers jours. Avec les figues qui ne tarderont pas à murir et les fruits locaux, les prix risqueraient de connaître une chute au grand bonheur des consommateurs qui en tireraient, certainement, profit.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation est vécue par les producteurs de pastèques qui voient leurs fruits, vendus à perte. Il y a quelques années, en effet, pour les mêmes raisons, des cargaisons entières de melon d’eau, comme l’appellent certains, ont traîné dans les marchés jusqu’à pourrissement. Même bradée à des prix compétitifs, la pastèque n’avait pas trouvé preneur. Une situation qui pourrait se reproduire, cette année.
A.O.T.