Beaucoup d'enfants scolarisés dans les différents établissements, situés dans la daïra de M'Chedallah, ne restent pas les bras croisés à regarder le temps passer sans rien faire.
Bien au contraire, ils mettent à profit les longues vacances d’été pour dénicher des petits métiers, histoire de se faire un petit pactole. En tout cas, c’est ce que nous avons remarqué depuis le début de la saison estivale, où des enfants et des adolescents s’adonnent à quelques activités lucratives, en louant leurs petits bras à de tierces personnes, généralement des propriétaires de cafés, de fast-food, de restaurants et de rôtisseries pour ne citer que ces activités.
Ces enfants travaillent dur dans ces lieux, et constituent une main-d’œuvre corvéable à souhait, d’autant plus qu’ils sont sous-payés et travaillent au noir. Il n’est pas rare de voir un jeune garçon, ne dépassant pas l’âge légal pour travailler, bosser dans un café dans un restaurant ou dans une pizzeria. Ils sont chargés, la plupart du temps, de sales besognes, comme le nettoyage des sols, le port de marchandises et le lavage de la vaisselle,…et ce pour quelques dizaines de dinars par jour.
Ainsi, à chaque fois qu’un enfant est interrogé à ce sujet, il répond, toujours, qu’il fait cela pour « aider sa familles ». Ces adolescents « goûtent » à la responsabilité dès leur tendre enfance, au lieu de bénéficier de longs séjours au bord de la mer ou dans des colonies de vacances, qui ont carrément disparu ces dernières décennies. Néanmoins, les plus chanceux d’entre eux, bénéficient d’une excursion en plages où ils se baignent le temps d’une journée, organisée généralement par des associations caritatives. Hélas, nos enfants ne sont pas vraiment gâtés, et cela, se vérifie sur le « terrain »! Par ailleurs, il existe aussi des élèves qui travaillent pour leur propre compte. Comme des petits patrons, ces ados s’adonnent au commerce des produits agricoles, cueillis des vergers avoisinants, qu’ils exhibent sur les accotements de la RN15, qui passe par plusieurs localités.
Du village de Toghza à Raffour, en passant par les villages de Choukrane et Chorfa, nous avons constaté l’existence de plusieurs petits étals de fruits et légumes tenus par des enfants sur les abords de cette route. Ces petits saisonniers proposent, généralement, des poivrons du terroir, des tomates, du maïs, des poires, bref, des fruits et légumes venus directement des vergers familiaux qui pullulent dans ces localités agropastorales. «En vendant un peu de poivron ‘n t’murt’ je me permets un peu d’argent pour m’acheter ce dont j’ai besoin, comme les habits et les articles scolaires», nous déclare un jeune adolescent, accosté aux environs de Toghza. Ainsi, nos jeunots, pour ne pas rouler les pouces à longueur de journées, ils rentabilisent leurs vacances pour « alléger », un tant soit peu, la facture « scolaire » à leurs parents. Cela demeure déplorable, car un enfant n’est pas censé travailler avant l’âge de 16 ans, mais c’est cela l’Algérie!
Y.Samir

