Pour protester contre le manque d’eau, dont sont privés leurs foyers depuis plusieurs jours, les habitants du village Tillilit, dans la commune d’Aïn El Hammam, ont investi les abords de l’ADE (Algérienne Des Eaux), située au centre-ville, en fermant l’accès.
Mercredi matin, bien avant l’arrivée des employés, plusieurs dizaines, voire une centaine de citoyens, de tous âges, se sont donnés rendez-vous sur les lieux de la protestation.Les protestataires que nous avons joints, nous affirment que l’eau n’arrive pas régulièrement dans leurs foyers. Si certains, dont les habitations sont situées au bas de la colline reçoivent le précieux liquide, une fois tous les deux jours, les autres ne le voient couler que rarement. «Ces derniers jours, la majeure partie des maisons en sont privées.
Nos conditions de vie changent brusquement. La machine à laver ne marche pas et nous ne pouvons prendre notre douche régulièrement, puisqu’il faut ramener l’eau de très loin», nous confie un jeune villageois. En effet, ne pouvant vivre sans eau, les habitants sont réduits à faire la navette entre la fontaine et leur domicile. Pour la bonne cause, les bons vieux jerricans ressortent des caves, où ils ont été remisés. Les femmes, comme au bon vieux temps, par processions ininterrompues, s’approvisionnent à partir du robinet du cimetière du village, situé en contrebas, «mais pas toujours, seulement, lorsque l’eau arrive», nous dit un villageois.
La solution demeure la bonne vieille source du village d’où, «Il n’est guère commode de transporter des bidons et de grimper une côte accentuée sur plus d’un kilomètre», nous confie un père de famille qui a raté son travail, ce jour là pour faire entendre sa voix. «Le château d’eau construit au village, depuis 2009, n’est pas encore raccordé au réseau de distribution», nous confie notre interlocuteur alors qu’en aparté certaines personnes parlent de «branchements illicites des jardins qu’on arrose sans retenue et autres», qui consomment une bonne quantité du quota d’eau destiné à la consommation des ménages. Ce qui est loin de résoudre le problème, auquel sont confrontés des innocents.
Ce n’est que durant l’après midi, que les bureaux de l’ADE ont repris du service, après une entrevue entre les protestataires et le chef d’agence qui leur a promis de revoir la programmation, en vue d’améliorer la distribution de l’eau vers leur village. Reçus par la suite, par le chef de Daïra, les représentants du village ont accepté de surseoir à leur mouvement. Rendez-vous est pris pour dimanche, au niveau de la daïra, pour procéder à l’évaluation des résultats obtenus par les nouvelles mesures qui seraient prises par l’ADE.
A.O.T.