Il s’agit d’un enfant âgé de 5 ans, victime d’une asphyxie néonatale au stade2, durant sa naissance à la maternité de l’hôpital de Sidi Aich, dans la wilaya de Béjaïa. Une pathologie à l’origine d’un retard assez grave de croissance. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, ce malheureux est issu d’une famille de situation précaire sans ressource ; composée du père recruté à la mairie de Chorfa dans le cadre du pré-emploi et rémunéré à 9000 DA par mois, qui ne suffisent même pas à subvenir aux besoins d’une famille de 5 membres, dont la mère est femme au foyer. Le couple a 3 enfants âgés 5, 10 et 12 ans, ils occupent une maison vétuste composée d’une chambre et une minuscule cuisine insalubre et qui menace de surcroit ruine.
Le Pauvre enfant qui présente un retard psychomoteur n’a que la peau sur les os et nécessite d’abord un régime alimentaire spécial, des équipements tel que des couches et une aération artificielle pour éviter la suffocation, mais nécessite aussi d’être placé dans un lieu adéquat étant animique. La chambre doit être désinfectée et isolée, ce qui n’est malheureusement pas le cas. D’où de fréquentes crises qui finiront sans aucun doute par l’emporter, à moins d’une prise en charge immédiate dans un centre spécialisé. Le malheureux père qu’on a rencontré samedi dernier, affiche un désespoir fort apparent et lance un cri de détresse à l’intention des autorités, dont la seule manifestation jusqu’à présent se résume à l’octroi d’une aide de 3000 DA par mois par la Direction de l’action sociale (DAS) de la wilaya de Bouira. Une modique aide qui ne suffit même pas à acquérir la quantité nécessaire de couches, d’autant plus que ce malade nécessite un traitement permanent au CARDENAL, un médicament très couteux et rare dans les pharmacies. Le père fait recours à des reconnaissances et des âmes charitables pour se le procurer à l’étranger.
L’hôpital de Sidi Aich, qui assure le suivi de l’enfant atrophié l’a programmé pour des consultations périodiques mais externes avec des prescriptions de bilans, que le malheureux père se voit obligé de faire dans des laboratoires privés moyennant des factures de prestations de service qu’il ne peut honorer, y compris les indispensables séances de rééducation qui n’ont pas été effectuées. Ceci, en raison du manque de moyens financiers du père; d’où son cri de détresse à l’intention des pouvoirs publics pour se pencher rapidement sur ce cas grave, qui est condamné à une mort certaine, dans un proche avenir, sans une prise en charge urgente en milieu spécialisé.
Une visite qu’on a effectuée au domicile de cette malheureuse famille, nous a permis de constater que cet handicapé est dans un état stationnaire, mais visiblement durement affecté par les perturbations des conditions climatiques et la violente canicule qui sévit depuis un mois. Des halètements continus soulèvent sa maigre et squelettique poitrine, il suffoque et affiche une souffrance apparente, qui nécessite une urgente prise en charge en milieux hospitaliers spécialisés, sans quoi il est condamné à une longue et atroce agonie qui finira par l’emporter. L’appel est, donc, lancé aux autorités et au mouvement associatif pour intervenir en urgence, et y mettre un terme aux problèmes de ce malheureux enfant qui souffre le martyr dans un pays qui consacre la plus importante enveloppe financière à la santé publique.
Oulaid Soualah