Aït Abdelmoumène, le plus grand village de la daïra des Ouadhias, continue de vivre au rythme d’un cauchemar appelé pénurie d’eau potable.
Les villageois ont, à plusieurs reprises, organisé des actions de protestation, mais la situation ne s’améliore pas au fil des années, au grand dam de la population. L’eau potable est toujours rationnée en saison hivernale à raison de 4 heures par semaine. Mais en été le cauchemar s’accentue ; des quartiers entiers sont privés d’eau potable depuis le début de la saison chaude. À Ait Ali Ouahmed, Taghoucht, Igharbienne, Nador, El Djama, Assamar et d’autres quartiers encore, le cauchemar de l’eau n’est pas un vain mot. La population en fait d’ailleurs le sujet de toute discussion. Pour s’en approvisionner, plusieurs familles ont recours à l’achat de citerne tractable à partir de Mechtras au prix fort de 1 800 DA. Si les familles aisées optent pour ce plan B, ce n’est pas le cas des familles modestes ne pouvant en aucune manière s’offrir une citerne par semaine à ce prix fort! À Taghoucht, un quartier qui n’a reçu aucune goutte d’eau depuis plus de 45 jours, les habitants ont saisi les responsables de l’ADE au niveau des Ouadhias. L’ADE a, en effet, alimenté les habitations en eau par son camion-citerne, mais cela demeure très insuffisant. «L’ADE nous alimente par quelques citernes mais cela s’avère insuffisant vu le grand nombre de foyers. Il nous faut une solution durable et définitive», demandera un habitant de ce quartier. À Nador, un autre citoyen abondera dans le même sens : «Depuis le début du mois de Ramadhan, mon robinet est à sec. Je me suis rendu à l’ADE des Ouadhias plusieurs fois, en vain. Pour boire, j’achète une citerne par semaine. L’Algérienne des eaux doit normalement me rembourser». Dans d’autres quartiers, des centaines d’habitations, notamment celles situées en amont, connaissent le même problème. Pas d’eau pendant tout l’été ! Signalons que le projet d’une conduite d’eau via le barrage de Koudiet Asserdoun est en cours de réalisation. Hélas, une vilaine opposition a empêché l’entreprise de l’électricité de réaliser un réseau pour alimenter les stations de refoulement. À présent, le projet est à l’arrêt et l’entreprise partie depuis quelques semaines. Les représentants des comités de villages se sont rendus lundi passé chez les services de l’hydraulique de Tizi Ouzou pour s’enquérir de la situation et interpeller les responsables concernés en vue de relancer les travaux pour mettre fin définitivement au problème de la rareté et du rationnement de l’eau. Des engagements ont été pris et l’avenir nous dira s’ils seront respectés. Rappelons que lors de l’ouverture du nouveau siège de l’ADE à Ouadhias, le premier responsable de l’ADE nous avait annoncé que la conduite d’eau d’Aït Abdelmoumène sera opérationnelle dès la fin du mois de juin, il nous a également annoncé que la nouvelle conduite de Berkouka, dans la commune de Maâtkas, sera mise en service au début du mois de juillet, et affirmé son intention de mobiliser les agents de son secteur pour réparer les fuites d’eau. Hélas, aucun de ces engagements n’a été tenu ! Et le cauchemar continue !
Hocine T.

