La mendicité prend de l’ampleur

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La mendicité dans la ville de M’Chedallah tend à prendre de l’ampleur. Ce phénomène social, qui ne date pas d’aujourd’hui, connaît, néanmoins, une recrudescence palpable avec ces « contingents » de mendiants de tous sexes et tous âges confondus, qui écument les rues de cette grande agglomération. Toutefois, ces personnes affectionnent, par dessus tout, cette ruelle étroite, laquelle communique entre le boulevard colonel Amirouche et l’arrêt de fourgons situé en contrebas de l’hôpital « Kaci Yahia » de M’chedallah. Cet endroit, comme un goulot d’étranglement, se trouve chaque jour bondé de mendiants qui peuvent atteindre parfois jusqu’à 10 individus, tendant la main en suppléant les passants trop pressés pour les uns, et « généreux » pour les autres, lesquels finissent par donner quelques pièces de monnaie à ces damnés de la terre. Cette ruelle, comme elle est très animée à longueur de journée avec le passage de centaines de voyageurs, constitue un coin stratégique pour ces quémandeurs. Le lieu n’est pas choisi fortuitement, car il communique entre l’arrêt de fourgons et le centre-ville. On y trouve des jeunes femmes, avec ou sans bébés, des vieux, des vieilles et même des jeunes hommes qui font l’aumône. La mine « triste » et les habits en haillons, ces personnes tentent d’attendrir les passants pour une petite obole. «Donnez-moi au moins un dinar, mes frères!», gémit presque machinalement cette jeune femme, une habituée des lieux. Il est très difficile à quiconque de distinguer entre les vrais et les faux mendiants. Car, il existe beaucoup d’entre eux qui ont transformé la mendicité en une profession en due et bonne forme. «A soixante ans, ils auront tous leur retraite!», ironise un jeune à la cantonade. Mais toujours, est-il que la paupérisation existe, indéniablement, dans notre société surtout avec les bouleversements économiques que connaît notre pays. Toutefois, ce qui a choqué des citoyens de cette ville, mardi dernier jour du marché hebdomadaire, c’est incontestablement ces trois petites filles, probablement des sœurs, qui sillonnaient les rues de la ville en pénétrant dans les cafés, l’une après l’autre, et ce pour mendier, et les consommateurs attablés dans ces lieux, ont été interloqués. Beaucoup de questions viennent alors à l’esprit, lorsqu’on voit trois petites filles, comme ça, dont l’âge oscillerait entre 7 et 12 ans, faire des tournées dans la ville pour quémander. Sont-elles vraiment dans le besoin? Ont-elles des parents? Si oui, ceux-ci les encourageraient-ils à mendier, ou bien seraient-elles exploitées par de tierces personnes pour collecter de l’argent? Autant de questions qui se « bousculent » sur les lèvres, mais qui ne trouvent toutefois pas de réponses. Néanmoins, une chose est sûre, la paupérisation dans la société prend inéluctablement de l’ampleur…

Y. Samir

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