Une hyène rayée découverte morte à Raffour

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Une hyène rayée adulte a été découverte morte par des flâneurs, mercredi dernier, à proximité du pont de la RN15 qui enjambe Assif Iwakuren, en bordure de la route secondaire de Zouzamene. Aussitôt alertés, les responsables de la circonscription des forêts de M’Chedallah et ceux du parc national du Djurdjura, siège Tala Rana, se sont rendus sur les lieux en compagnie d’un vétérinaire de la subdivision agricole de M’Chedallah pour procéder aux constatations d’usage. Ceci du fait que ce rare animal en voie de disparition figure parmi ceux protégés par la loi.

Le cadavre était en phase de décomposition à un stade avancé et ce à cause d’une forte canicule. Les membres de cette commission n’ont pas pu procéder à une autopsie approfondie pour en déterminer les raisons exactes de sa mort, car une forte odeur se dégageait de la carcasse de cette hyène. Cette dernière est un male âgé d’environ 05 ans qui dépasse les 80 Kg. Cependant, la thèse de mort par intoxication reste la piste la plus plausible, du fait que le pauvre animal git à proximité d’un effroyable dépotoir sauvage, où sont déversés en tas, en plus de déchets ménagers, toutes sortes de victuailles pourries, telles que des friandises, des confiseries à côté des restes de nourriture.

Des traces relevées sur les lieux révèlent que l’hyène s’est trainée sur environ 50 mètres à partir de ces ordures pour mourir en bordure de la route, à l’intérieur du fossé de drainage des eaux pluviales qu’elle ne pouvait franchir. A-t-elle ingurgité des aliments imbibés de poisons telles, que la mort aux rats ou une autre marque de poison utilisé dans les appâts destinés aux sangliers ? une question à laquelle personne ne peut répondre, sans une analyse en laboratoire du contenu de l’estomac de cette malheureuse bête, qui est morte après une longue agonie comme en témoignent les traces de convulsions autour du cadavre.

L’hyène est inoffensive

Il convient de souligner qu’à l’inverse de ce que l’on pense et ce qui se raconte, l’hyène est inoffensive et ne s’attaque jamais aux personnes, malgré tout un mythe et des légendes maléfiques sans fondement qui l’entourent, depuis la nuit des temps, amplifiées par des histoires imaginaires et affabulations imaginées de toutes pièces. Elle représente un certain danger pour les citoyens dans deux cas. Le premier étant le fait qu’elle est un vecteur de maladies telles que la rage, la gale ou la leishmaniose qui sont contagieuses.

Le deuxième cas, c’est lorsqu’on s’aventure à s’approcher de la femelle qui a mis bas, elle devient agressive pour protéger ses petits notamment quand ces derniers sont en bas âge et ne sont pas en mesure de s’enfuir. Bien au contraire, l’hyène rayée est d’une inestimable utilité à l’environnement et par ricochet à l’homme. Etant carnivore et charognard, elle est un inégalable nettoyeur de la nature qu’elle débarrasse des cadavres et carcasses de bêtes mortes, même quand elle les découvre en décomposition avancée.

Cela d’un côté sur un autre volet elle est l’un des principaux facteurs de l’équilibre écologique étant l’unique animal dans tout le Nord africain, en mesure d’affronter et neutraliser le sanglier constituant l’un des tous premiers fléaux contre l’agriculture, dont l’hyène réduit le nombre en faisant la chasse sans arrêt aux hordes de sangliers dont la reproduction frôle les 30 marcassins, chaque année par une seule femelle, à raison de deux portées tout les six mois. Le chacal qui est lui aussi une espèce protégée contribue à la réduction des sangliers, en chapardant des marcassins en bas âge.

Quant à l’hyène rayée, elle s’attaque même aux sangliers adultes sachant qu’elle peut briser d’un seul coup l’échine d’un bœuf, grâce à la puissance de ses mâchoires et à son imposante envergure. Notons pour conclure que, des hyènes rayées ont été observées en divers endroits dans la région tel que Saharidj, Semache, Ath Mansour, Assif Assemadh et Ath Oualvane, depuis 05 ans, soit depuis qu’un lâcher de plusieurs dizaines de ces bêtes a été effectué au niveau du parc national du Djurdjura.

Oulaid Soualah

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