Censés être une issue de secours pour des jeunes sombrant dans le chômage, les 100 locaux commerciaux promis dans chaque commune ne sont qu’un verre à moitié plein.
à Chemini, une municipalité de plus de 16 000 âmes, l’on n’a réalisé que la moitié du projet. Un quota en deçà des attentes de la population locale, d’autant plus que la localité souffre d’un manque criant en offres d’emploi.
Un lot de 48 locaux est réparti en deux zones. Le premier lot compte 38 locaux érigés au lieu-dit Tala Ali, sis à quelques encablures du chef-lieu de la commune. Le reste des locaux est édifié en deux étages en contrebas du siège de l’APC, jouxtant l’ex-marché hebdomadaire. Au demeurant, cinq ans se sont écoulés après leur réception par les heureux bénéficiaires, mais15 locaux demeurent toujours portes closes. La principale motivation est le changement d’activité selon les dires de l’édile communal, B. Bounab.
Le traitement de ce type de dossiers est complexe et nécessite souvent une étude au cas par cas. En sus, quatre autres locaux sont fermés à cause du décès de deux bénéficiaires et le désistement de deux autres. Ils seront soumis à une commission de daïra afin de les réattribuer pour d’autres candidats. Mais, les explications du premier magistrat de la commune paraissent peu convaincantes, car le délai d’attente n’a que trop duré.
Une ribambelle de candidats attendent avec impatience de réinvestir les locaux fermés afin d’exercer leurs métiers en toute légalité. De facto, cette catégorie ne cesse de prendre son mal en patience. «Nous ne comprenons pas l’atermoiement des autorités locales de déloger les bénéficiaires desdits locaux qui, à ce jour, n’ont pas ouvert boutique», se demande un postulant à un local commercial. En somme, 29 locaux sont en pleine activité où les boutiques s’adossent une à l’autre.
Un coiffeur côtoie un réparateur TV, une cafétéria avoisine un vendeur de téléphones mobiles… les commerces sont légions et ont largement animé la principale ruelle menant vers la daïra et le lycée. Néanmoins, l’attribution de ces locaux commerciaux n’a pas fait que des heureux, d’autant plus qu’une flopée de dossiers émanant des prétendants auxdits locaux sont toujours en attente de voir le jour.
«Cela fait longtemps qu’on nous promet de redistribuer les locaux fermés, mais rien à l’horizon», avoue un postulant sous un air crispé. Et d’ajouter : «48 locaux pour une si grande commune est dérisoire, compte tenu des centaines de demandeurs. Pourquoi n’ont-ils pas érigé trois ou quatre étages au lieu de se limiter à un R+2 ?», s’interroge le même candidat. L’épineux problème du foncier resurgit à la surface tel un leitmotiv auprès des responsables locaux, justifiant du fait leur incapacité à satisfaire certains projets ayant trait au développement de la localité.
Une fuite en avant de l’avis de certaines personnes avisées, car lorsque le déficit du foncier se pose avec acuité gagner en hauteur serait une panacée. C’est dans ce sillage qu’il fallait regrouper un maximum de prestataires de services dans un seul bâtiment. Ces mesures peuvent avoir des retombées positives, et ce, en palliant au problème du foncier d’un côté et rendre service aux citoyens qui, profiteront dans un seul espace de plusieurs commodités, d’un autre côté.
Bachir Djaider