Le projet d’aménagement piétine

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Le projet d’aménagement de la zone industrielle de Sidi Khaled, relevant de la commune d’Oued El Bardi, à une vingtaine de kilomètres au Sud-ouest du chef-lieu de la wilaya, peine toujours à démarrer d’une manière significative.

Pourtant, les autorités de la wilaya de Bouira, ainsi que les responsables de l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière (ANIREF), ont au mois de février dernier, lors d’une réunion regroupant les investisseurs de la wilaya, indiqué que «les études géotechniques sont achevées, alors que les études finales d’aménagement seront lancées début mars au niveau des 190 ha, où plusieurs projets d’investissement sont prévus». Néanmoins et près de six mois plus tard, la zone industrielle d’Oued El Bardi reste irrémédiablement à l’abandon, du moins au point de vu de l’aménagement. C’est le triste constat qui nous a été donné à vérifier, jeudi dernier, lors de notre déplacement sur les lieux. Les différents projets de viabilisation sont quasiment à l’arrêt, au même titre que l’assainissement et le raccordement au réseau AEP et électrique. Pour faire simple: des terres à perte de vue, des projets en latence et des investisseurs qui se plaignent. Certains d’entre ceux que nous avons rencontrés sur place, ont noté le fait que, «les promesses des autorités sont restées à ce stade et n’ont pas bougé d’un pouce». Un investisseur, spécialisé dans les matériaux de construction et de BTPH, a souligné «les fanfaronnades» du directeur des PME/PMI de Bouira. «Ce responsable, au départ, nous a promis monts et merveilles, tout en nous mettant une pression énorme pour commencer nos projets sans tarder. Mais une fois les investissements entamés, nous nous sommes vus confrontés à des problèmes, tels que le non raccordement au réseau, en eau, en électricité et l’absence totale d’assainissements», nous fait-il savoir. Il est vrai que certains investisseurs, du moins les plus «sérieux» d’entre eux, qui ont répondu favorablement à l’appel du wali Maâskri, en investissant en masse au niveau de cette zone, ont très vite «déchanté». «Comment peut-on bâtir une zone industrielle digne de ce nom et ayant pour objectif de devenir un poumon économique pour la wilaya et même pour la région, sans même penser à effectuer des travaux d’aménagements ?», s’interroge un investisseur las d’attendre qu’on alimente son usine en eau. Lors d’une journée sur la promotion de l’investissement dans la wilaya de Bouira, organisée au mois de février dernier, certains investisseurs ont laissé «exploser» leur colère, en interpellant le wali, ainsi que le directeur des PME/PMI de la plus virulente des manières. «On est livré à nous-mêmes ! Ni raccordement au réseau AEP ni viabilisation ni éclairage public ! Comment voudriez-vous qu’on soit productifs et concurrentiels dans de pareilles conditions ?», a lancé du fond de la salle, un investisseur au niveau de la zone d’activité d’Aomar. Avec de pareilles difficultés, le projet de faire de la zone de Sidi Khaled, une sorte de «carrefour» économique, semble bien compromis. Certes, il faut sanctionner les investisseurs «récalcitrants», chose que la wali de Bouira fait à chacune de ses sortie, mais en parallèle, il faudrait également offrir aux promoteurs et investisseurs «assidus» des conditions optimum, pour qu’ils puissent créer des richesses essentiels à l’avenir de la wilaya et de toute la région. A titre indicatif et à ce jour, cette zone industrielle accueille 81 projets. Sur ce nombre, 18 sont en activités, alors que 33 sont en cours, 10 à l’arrêt et 8 sont menacés d’annulation. Parmi les plus importants, nous citons cette unité de fabrication de semences qui produit 70 000 quintaux par an dont 25 000 de légumineuses, le reste étant des céréales. Citons encore cette briqueterie qui fabrique 15 millions de tuiles et accessoires par an ou cette unité de fabrication de câbles électriques émiratie qui produit 26 000 tonnes de câbles par an, et exporte 6 000 t/an de sa production vers la Libye, le Maroc et la Tunisie. Enfin, il faut citer cette unité de production de chlore d’une capacité de 150 t/an, le centre d’enfutage qui produit 2, 5 millions de gaz de butane et propane ainsi que le GPL.

Ramdane Bourahla

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