La prochaine rentrée scolaire risque d’être agitée, notamment dans certaines communes du Sud-est de Boumerdès qui souffrent d'un manque criant d'infrastructures éducatives.
D’ailleurs, des dizaines de parents d’élèves du douar d’Imouthas, de Chabet El Ameur, ont improvisé jeudi dernier, un sit-in devant le siège de la direction départementale de l’éducation, réclamant l’entame des travaux de construction d’un collège pour leurs enfants. Inscrit en PSD, ce projet devait être lancé il y a deux ans, a-t-on signalé.
Ces villageois refusent, à juste titre, que leurs enfants de déplacent chaque jour jusqu’au collège du chef-lieu communal. «En plus de leur lourde charge, ces déplacements sont une perte de temps et d’énergie pour nos enfants», ont déclaré des représentants de ces manifestants, qui s’apprêtaient, avant-hier jeudi, en milieu de journée, à soumettre leur doléance à un responsable de la wilaya.
Cette première instance administrative est sollicitée pour se pencher sur la situation des infrastructures scolaires dans cette commune, où les villageois, préoccupés principalement par l’avenir de leur progéniture, semblent même faire abstraction des autres problèmes comme le manque criant d’eau potable et l’insuffisance de la couverture sanitaire.
En matière d’éducation, le constat y est en effet accablant, avec pour exemple, la situation au douar d’Ath Said où une caserne militaire coloniale a été reconvertie en collège de sept classes. Construite en zinc, la toiture de cette structure est perforée dans différents endroits. Impossible d’y faire cours convenablement, notamment en hiver, à cause du froid et de l’infiltration des eaux de pluie. Fortement ébranlée suite au séisme de 2003, cette bâtisse devait être classée rouge 5 puis démolie, mais les instances concernées ont préféré la garder temporairement, en promettant de construire un collège. Deux années après, cette structure a été rafistolée, mais ses murs ne tiennent plus. «En l’absence d’eau, y compris au niveau de l’installation des sanitaires, les règles d’hygiène élémentaires ne peuvent y être respectées», s’indigne un enseignant, ajoutant excédé que «les élus de leur contrée, ceux de l’APC ou de l’APW, semblent ne faire que de la figuration».
Au chef-lieu communal, la situation de la future élite n’est pas non plus reluisante. L’un des deux collèges du centre-ville, jouxtant une nouvelle cité est bâti sur un terrain menacé d’affaissement. Et comme le lycée situé juste à côté ce collège est mis à l’arrêt aux moindres intempéries.
Le même problème est vécu au village de Timezrit, avec son CEM fortement saturé puisqu’il reçoit les élèves de différents douars, souffrant d’ailleurs souvent du manque de transport. Là aussi, on s’insurge contre la lenteur des travaux de réalisation d’un lycée. «Les lycéens, filles et garçons, seront encore cette année condamnés à se déplacer jusqu’aux établissements secondaires des Issers ou Bordj Ménaiel, distants de plus d’une vingtaine de kms. Le retard de réalisation de notre lycée est inexcusable», notent de nombreux notables, estimant à juste titre que la question éducative devrait être prioritaire dans tout programme de développement. Cette exigence a été réitérée par les habitants de certaines localités du Sud-ouest de la wilaya, lors des visites effectuées par le l’ex-wali Abbas Kamel, il y a quelques mois.
Salim Hadou